Édité entre 1484 et 1485 à Florence, le volume issu de la collection de Elaine et Alexandre Rosenberg rassemble les œuvres complètes du philosophe. Sa vente, prévue le 23 avril, pourrait atteindre 400.000 dollars.
De quoi faire baver tous les philosophes du monde entier. Le 23 avril à New York, la toute première édition imprimée des œuvres complètes de Platon sera mise aux enchères, a annoncé la maison Christie’s dans un communiqué publié jeudi. Estimé entre 200.000 et 400.000 dollars, le volume, datant de 1484-1485, fait partie de la collection de livres rares de Elaine et Alexandre Rosenberg, lui-même fils du célèbre marchand d’art, Paul Rosenberg. Le collectionneur est, également, l’oncle de la journaliste Anne Sinclair.
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Toujours selon la société de ventes aux enchères, cet exemplaire, rédigé en latin, a été «imprimé à Florence par les religieuses de San Jacopo di Ripoli», couvent dominicain où fut créée l’une des premières imprimeries d’Europe, en 1476, par le typographe italien Bernardo Cennini. Christie’s clame que cette vente «marque le retour de la philosophie de Platon en Europe occidentale après une absence de près de 1.000 ans». Par ailleurs, «la totalité des manuscrits enluminés sera présentée en avant-première dans les galeries de Christie’s Paris du 18 au 23 mars», si les conditions sanitaires le permettent, bien entendu.
Près de 8 millions d’euros de vente
La famille a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne compterait pas tirer de profit personnel de ces enchères, rappelant la longue tradition philanthropique qui fut la sienne. «La collection devrait atteindre plus de 8 millions de dollars, et tous les bénéfices de la vente seront versés à des musées pour soutenir leurs départements de livres anciens», indique le communiqué.
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Cet ouvrage n’est pas le plus cher vendu au monde. Un livre d’heures – ouvrage liturgique destiné aux fidèles catholiques laïcs -, réalisé en 1440 par le Maître de Barthélémy l’Anglais, enlumineur parmi les plus brillants de son temps, dont on ignore jusqu’au véritable nom, et qui travaillait à Angers ou au Mans, est aujourd’hui estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros.
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