Mort de Kobe Bryant : le pilote de l’hélicoptère accablé et jugé responsable du crash


Déjà un an. C’est le 26 janvier 2020 que le champion de la NBA Kobe Bryant, 41 ans, est mort lors du crash de son hélicoptère, sur une colline de Calabasas, au nord-ouest de Los Angeles. Le jour du drame, le joueur des Lakers voyageait avec sa fille Gianna, et six autres passagers. Le groupe se rendait à la Mamba Sports Academy de Newbury Park où Gianna, 13 ans, devait disputer un match de basket. Il n’y a eu aucun survivant. Mardi 9 février 2021, l’autorité de sûreté des transports a rendu son rapport sur l’accident. Et le rapport accable le pilote de l’appareil.

Ara Zobayan, 50 ans, était considéré comme expérimenté, mais il se serait « infligé une pression » en raison de ses relations amicales avec son passager, et aurait poursuivi un mauvais plan de vol malgré les mauvaises conditions, deux éléments ayant contribué au drame, selon l’agence chargée de déterminer officiellement la cause de l’accident, le NTSB. « Sa décision de continuer à voler à vue dans des conditions météorologiques de vol aux instruments, qui ont entraîné sa désorientation spatiale et la perte de contrôle, ont mené à l’accident fatal« , a indiqué dans un communiqué le NTSB, à l’issue de près d’un an d’enquête. Le pilote du Sikorsky S-76B a commis une « erreur de jugement » ayant entraîné sa « désorientation » au milieu d’un épais brouillard, a conclu mardi l’Autorité de sûreté des transports.

Le rapport accuse également la société gérante de l’appareil, Island Express, qui n’avait pas les certifications pour les vols aux instruments avec des passagers, et le pilote, Ara Zobayan, a violé le règlement en entrant dans le brouillard. Peu avant l’accident, Ara Zobayan avait indiqué dans un échange radio qu’il allait monter à 4.000 pieds (1.200 mètres) pour voler au-dessus du brouillard. A 2.400 pieds (730 mètres) d’altitude, il avait manoeuvré à gauche mais, en plein brouillard, l’appareil avait entamé une descente rapide vers la colline. « Cette manoeuvre concorde avec un pilote subissant une désorientation dans l’espace dans des conditions de visibilité limitée« , a expliqué Robert Sumwalt, président du NTSB, lors d’une réunion pour discuter des conclusions de l’enquête.

« Il aurait eu la perception incorrecte que l’hélicoptère montait alors qu’il descendait« , a-t-il ajouté, son oreille interne ne sachant plus le positionner dans l’espace. « Malheureusement, nous continuons à voir les mêmes problèmes influencer une erreur de jugement chez des pilotes qui ont pourtant de l’expérience dans les accidents aériens », a expliqué Robert Sumwalt, cité dans le communiqué. « Si ce pilote n’avait pas succombé à la pression qu’il s’était lui-même infligé pour poursuivre ce vol dans le mauvais temps, cet accident ne serait pas arrivé », a-t-il ajouté.

L’enquête a souligné l’amitié de longue date qui liait le pilote à Kobe Bryant, qu’il n’aurait pas voulu décevoir en changeant de plan de vol ou en atterrissant pour attendre des meilleures conditions, alors que les passagers allaient assister à un match de basket. L’AFP note tout de même qu’il n’existe aucun élément prouvant une quelconque pression mise sur le pilote par la société de transport ou par Kobe Bryant pour voler par mauvais temps.

Le NTSB a aussi déterminé qu’Island Express était responsable d’une « supervision insuffisante dans sa procédure de gestion des mesures de sécurité« , notamment concernant les analyses de risques en vol que doivent remplir les pilotes avant de décoller. La société n’avait pas non plus de « système solide de gestion des risques » qui aurait pu aider ses pilotes à « résister à ce genre de pression bien réelle » de la part de certains clients.

Le pilote avait plus de 8.500 heures de vol à vue à son actif, dont 1.250 sur l’hélicoptère Sikorsky S-76, et 75 heures de vol aux instruments. Il n’avait pas d’antécédents médicaux.

En 2020, Vanessa Bryant, la veuve du joueur, avait porté plainte après l’accident contre le pilote et contre Island Express, à qui elle reproche d’avoir autorisé l’appareil à décoller malgré le mauvais temps et de ne pas posséder les autorisations nécessaires pour permettre à ses appareils de voler sans visibilité. Le rapport du NTSB semble donc lui donner raison. Depuis l’accident, Vanessa Bryant ne manque pas une occasion de rendre hommage à l’amour de sa vie, parti bien trop tôt.

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