Des chercheurs mexicains contestent la vente record d’objets précolombiens chez Christie’s Paris


Une trentaine d’objets d’origine aztèques et mayas ont été adjugés pour un montant de 2,5 millions d’euros malgré les récriminations.

Une trentaine d’objets précolombiens a été adjugée aux enchères un peu plus de 2,5 millions d’euros, mardi à Paris, lors d’une vente organisée par la maison Christie’s mais contestée par l’Institut national d’anthropologie et d’histoire (Inah) du Mexique. Selon cet organisme mexicain, qui a demandé à la justice du pays de lancer une action en France, ces pièces des cultures notamment aztèque et maya, «sont la propriété de la nation, inaliénables, imprescriptibles et inaccessibles». Un masque de la civilisation de Teotihuacàn (450-650), adjugé mardi à 437.500 euros, ne serait «pas de fabrication ancienne», a par ailleurs estimé le directeur de l’institut mexicain quelques jours avant la vente.

«La vente Quetzalcoatl a respecté le cadre d’une procédure de vente publique transparente et conforme à la loi, rétorque Beverly Bueninck, directrice de la communication de Christie’s Paris au Figaro. Le maintien d’un marché responsable pour les biens culturels est un sujet primordial pour Christie’s et en aucun cas nous ne proposerions sciemment une œuvre d’art lorsqu’il existe des préoccupations valables quant à son authenticité ou lorsque nous savons que l’objet a été pillé ou obtenu de manière illicite. Nous pensons que les enchères sont le moyen le plus ouvert et le plus transparent de vendre ces œuvres d’art.»

Christie’s précise également «n’avoir reçu aucune preuve qui permettrait de contester la légalité de la vente, ajoutant qu’aucune action judiciaire n’a été lancée en France concernant ces objets». «La vente Quetzalcoatl a réalisé 2.539.125 euros, se félicite Beverly Bueninck. Ce résultat est le plus élevé jamais atteint pour une vente aux enchères d’art précolombien chez Christie’s à Paris. Des enchérisseurs internationaux ont été très actifs sur Internet, par téléphone et dans la salle. Ces résultats renforcent notre position parce qu’il existe une forte demande pour un marché légitime de l’art précolombien pour lequel nous jouons un rôle important depuis longtemps.»

Depuis quelques années, le Mexique a entrepris de récupérer le patrimoine historique trouvé dans des collections privées du monde entier, mais il a rencontré des difficultés pour récupérer les pièces en France en raison de sa législation. En 2019, le Mexique avait déjà demandé, en vain, l’annulation d’une vente aux enchères d’art précolombien organisée par la maison française Millon.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*