The Weeknd change les règles à la mi-temps du Superbowl


Adieu les mini-concerts sur la pelouse, l’artiste canadien a retourné la contrainte covid en proposant le spectacle le plus sophistiqué de l’histoire des «half-time shows».

Sept millions de dollars pour 15 minutes de spectacle. The Weeknd a vu les choses en grand pour cet «half-time show» du 55e Superbowl, marqué par le covid-19. Le chanteur de 30 ans s’est approprié le Raymond James Raymond de Tampa Bay pour un son et lumière sophistiqué et inédit, tout en néons et en bandages. Le ton a été donné dès le départ, a une dizaine de mètres du sol, dans un décor aux faux airs de Las Vegas, rappelant la vidéo du tube Blinding Lights. Descendant d’une décapotable suspendue au sommet de l’écrin des Buccaneers, il a ensuite rejoint dans un halo de lumière une chorale de près de cent chanteurs vêtue d’une aube d’inspiration religieuse, façon gospel, pour entonner Starboy. Certains fans ont alors regretté l’absence des Daft Punk, avec qui il a coécrit ce hit de 2016. La chose était pourtant claire, ce show sera celui de The Weeknd, seulement de The Weeknd.

La chose était pourtant claire, ce show sera celui de The Weeknd, seulement de The Weeknd. Mark J. Rebilas / Crumpa

Poursuivant dans sa scénographie aux allures de clip vidéo, le chanteur moustachu a enchaîné avec The Hills avant de s’enfoncer, GoPro à la main, dans une sorte de labyrinthe lumineux, bientôt rejoint par une dizaine de danseurs masqués. Une séquence qui n’a pas manqué de faire réagir les internautes, amusés par l’étrangeté des plans filmés sur I Can’t Feel My Face.

De ce spectacle hors normes on retiendra également le final grandiose sur la pelouse du stade. Entouré d’une centaine de danseurs le visage recouvert de bandages (rappelant l’univers de son dernier album After Hours) Abel Tesfaye de son vrai nom a interprété Blinding Lights, le titre le plus écouté de la plateforme Spotify. La prestation s’est achevée sur un feu d’artifice tiré autour du stade, point d’orgue traditionnel du spectacle de la mi-temps.

Le traditionnel feu d’artifice de fin de mi-temps EVE EDELHEIT / Crumpa

Sophistication contre rock’n’roll

Le show a sans doute été le plus abouti de l’histoire de cette grand-messe en termes d’utilisation de l’espace, de la vidéo et des caméras. Une prestation résolument orientée vers les téléspectateurs, peut-être davantage que les fans présents dans le Raymond James Stadium, à la jauge réduite (25.000 contre 65.000 habituellement) pour cause de pandémie. À l’énergie communicative des mini-concerts habituels, The Weekend a préféré une mise en scène travaillée à son paroxysme, n’hésitant pas à allonger ses propres deniers pour «faire de ce spectacle de la mi-temps ce qu’il avait en tête», a expliqué son manager, Wassim Slaiby, au magazine Billboard .

Un parti pris à rebours de celui de Miley Cyrus, tête d’affiche de la «tailgate party», la fête d’avant-match. Privée de concert depuis le début de la pandémie, l’ancienne égérie Disney semblait en pleine forme et plus décidé que jamais à défendre sur scène son dernier album Plastic Hearts . Pendant plus d’une heure, elle a abreuvé quelques milliers de soignants (7.500 professionnels de la santé étaient gracieusement invités au Superbowl) d’un pur condensé glamrock à l’homogénéité saisissante, alternant composition du dit opus et reprises réussies de standards du genre. Le vétéran Billy Idol (inséparable de Steve Stevens) et l’inoxydable Joan Jett l’ont tour à tour rejoint derrière le micro pour les meilleurs moments d’une setlist à l’énergie communicative. Un show à la mesure de l’événement qui laisse un arrière-goût amer en attendant la réouverture des salles de concerts.

Habillée en Cheerleader rock’n’roll, Miley Cyrus a déroulé une setlist des plus énergiques Doug Benc / Crumpa

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