la paix impossible de Pauline Dubuisson sur France 2


Le téléfilm retrace, à 21h05, l’histoire vraie de cette étudiante qui tua son amant en 1953.

Elle est libre, Pauline Dubuisson. Libre de son corps, de sa sexualité – elle a couché, dès l’adolescence, avec des Allemands sous l’Occupation. Libre de préférer poursuivre ses études de médecine plutôt que d’épouser ce jeune homme de bonne famille amoureux d’elle. Libre de changer d’avis et de vouloir finalement faire sa vie avec lui.

Mais, en novembre 1953, les retrouvailles avec son amant tournent mal. Elle lui tire dessus et le tue. Plaide l’accident. C’en est trop cependant pour la société de l’époque. Le public, la presse, la justice la condamnent avec violence. Henri-Georges Clouzot en a fait un film en 1961, La Vérité, avec Brigitte Bardot, alors que Pauline Dubuisson sort de prison. Bien loin de sa vérité, justement. Le coup de grâce.

Une reconstitution élégante

Philippe Jeanada, lui, a raconté son histoire dans un livre, La Petite Femelle, paru en 2015. Philippe Faucon (césarisé pour Fatima) a décidé de l’adapter avec Lucie Lucas (l’héroïne de Clem) dans le rôle principal, et d’en garder le titre, avec ce terme si péjoratif qui en dit long. Reconstitution élégante, le téléfilm diffusé ce soir livre un magnifique portrait, celui d’une féministe qui s’ignore et tente vaille que vaille, sans rébellion mais sans concession, de tracer son chemin. Lucie Lucas lui prête sa fraîcheur mais aussi l’opacité nécessaire à un personnage qui ne suscite pas toujours l’empathie. Le propos est riche, entre la mauvaise conscience, l’émancipation, la lutte des classes, l’hypocrisie collective, le lynchage médiatique…

Autant de thèmes qui résonnent pleinement aujourd’hui, en 2021. La fiction est suivie d’un documentaire «Infrarouge», L’Impossible Oubli, qui retrace, à travers de nombreuses archives, l’enquête de l’écrivain Philippe Jeanada sur cette femme qui, à 36 ans, sera retrouvée morte à Essaouira, où elle avait décidé de se réfugier sans jamais trouver la paix.

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