À l’Élysée, l’œuvre de Claude Lévêque «très certainement retirée», selon Roselyne Bachelot


Alors qu’une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs vise le plasticien de 67 ans, la ministre de la Culture est «pour que l’on se pose la question» sur l’avenir du tapis Soleil Noir signé de l’artiste et installé au sein du palais présidentiel.

Pour Roselyne Bachelot, pas question de mettre le sujet sous le tapis. La ministre de la Culture estime qu’il faut que «la question soit posée» quant au devenir des œuvres de Claude Lévêque. Parmi elles, justement, le tapis en laine baptisé Soleil Noir, qu’Emmanuel Macron «foule régulièrement». Une création devenue bien encombrante depuis que le plasticien de 67 ans est visé par une enquête pour viols et agressions sexuelles sur mineurs. «Je pense qu’il sera très certainement retiré étant donné l’aspect emblématique de la présidence de la République», avance Roselyne Bachelot.

«Je suis pour que l’on se pose la question. D’ailleurs un certain nombre de personnes l’ont déjà fait, ou de collectivités comme Montreuil qui s’apprête à retirer les œuvres de Claude Lévêque . Pour ma part je souhaite que dans les lieux publics la question soit posée», a-t-elle déclaré mercredi sur Public Sénat, à l’issue de la séance de questions d’actualité au gouvernement. À Montreuil, l’œuvre lumineuse Modern Dance a en effet été éteinte vendredi dernier. Même décision au musée d’art moderne de l’abbaye de Fontevraud, dans le Maine-et-Loire. Christelle Morançais, la présidente (LR) de la région Pays de la Loire entend ainsi «dire que l’impunité est terminée».

Visé par une enquête préliminaire du parquet de Bobigny, Claude Lévêque est accusé par le sculpteur Laurent Faulon, aujourd’hui âgé de 51 ans, de l’avoir abusé et violé entre ses 10 et 17 ans. Les deux frères de Laurent Faulon auraient également été victimes de ces rapports commis dans un contexte d’emprise dans les années 1980.

Un «plan global» annoncé

L’épineuse question du devenir des œuvres de Claude Lévêque intervient alors que la ministre de la Culture veut parvenir à «un plan global» de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le secteur culturel. «On peut espérer que la parole va se libérer mais la pression sur les victimes est énorme», a-t-elle déclaré dans un entretien à l’AFP, rappelant que, dans le milieu artistique en particulier, «la concurrence est forte» et «la proximité créée par l’exercice de l’art peut amener à des comportements au mieux inappropriés, au pire criminels».

Des mesures ont déjà été prises, des aides de l’État aux secteurs de la musique et du cinéma étant désormais conditionnées au fait de suivre «des politiques d’accompagnement, d’information et de formation», a détaillé la ministre sur Public Sénat. «Je vais l’étendre aux secteurs du livre, du spectacle vivant et aux arts visuels. Quand vous aurez fait ces plans, vous serez éligibles aux aides, a annoncé Roselyne Bachelot. Tout ce qui peut apparaître comme du laxisme ne peut plus être toléré. La parole des victimes a été trop longtemps ignorée.»

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