Un artiste israélien peint à l’infini «la figure tragique» de Donald Trump


Dans son atelier à Haïfa, Iddo Markus reproduit le portrait de l’ancien président des États-Unis sur des toiles ou du bois, de tous les formats, afin de déconstruire son image.

Le visage est flou, brumeux, mais la mèche blonde et le costume cravate ne laissent place à aucun doute: c’est bien Donald Trump, sous toutes les coutures, qui tapisse l’atelier du peintre israélien Iddo Markus, fasciné par la «figure tragique» de l’ancien président américain.

«Avant toute chose, sachez que je ne l’aime pas!», insiste l’artiste volubile, à la barbe fournie et aux yeux noirs perçants dans son atelier d’Haïfa (nord d’Israël). On y trouve par dizaines, sur le sol et sur les murs, des portraits de Donald Trump peints sur des toiles ou du bois d’une multitude de formats y compris aussi petits que des photos d’identité.

Une anti-muse «tragique»

Mais après sa défaite en novembre face au démocrate Joe Biden et l’assaut du Capitole à Washington début janvier par une foule de ses partisans, il ressemble davantage à une figure «pathétique», estime l’artiste.

Le peintre d’Haïfa explique pourquoi et comment l’ex-président des États-Unis est devenu son anti-muse: «Ces derniers temps, Trump a fait naître en moi une palette d’émotions différentes: il est comme une figure tragique, à la personnalité plus complexe qu’une simple icône. On le voit à sa façon de se tenir: c’est comme si, d’un coup, il se rendait compte qu’il était un être humain, fragile», après s’être pris pour «Dieu».

Iddo Markus souhaiterait exposer ses portraits dans une galerie ou dans un musée. Notamment une série qu’il a baptisée «L’apprenti» d’après l’émission de télé-réalité «The Apprentice» ayant contribué à la popularité de Donald Trump qui l’animait.

Il a déjà vendu plusieurs œuvres. L’une d’entre elles a par exemple été acquise par un démocrate américain qui voulait garder chez lui un souvenir de «l’abysse» dans lequel est descendue un jour la démocratie américaine, explique-t-il.

Un passionné

Dans la pagaille de son atelier, où les murs sont recouverts de croquis épinglés, de photos découpées, de coups de pinceaux échappés d’une toile, Iddo Markus l’admet bien volontiers: Il est «dans l’obsession, dans tout ce qu'(il) fait».

Pour preuve: il est tombé un jour sur un cliché de son épouse, enfant, dans une robe rose. Il n’en fallait pas davantage pour qu’il s’empare de ses pinceaux et laisse aller son inépuisable verve sur de petits carrés de bois ou sur d’immenses toiles, pour parvenir au joli résultat de 1000 œuvres en cinq ans.

«Je n’ai pas besoin de drame, de la guerre, pour peindre, une photo me suffit pour entreprendre une aventure», conclut Iddo Markus. «Portraiturer Trump, c’était une aventure…»

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