Rome espère rouvrir la Domus Tiberiana au public d’ici la fin de l’année


ARCHÉOLOGIE – Fermé depuis 40 ans, ce grand ensemble archéologique du mont Palatin vient d’être réaménagé après une nouvelle campagne de fouilles.

L’empereur romain Tibère n’a sans doute jamais posé la moindre sandale ni traîné le moindre pan de toge dans le complexe qui porte aujourd’hui son nom, à Rome, sur la colline palatine. Ce sont, en revanche, des cohortes de visiteurs qui viendront prochainement se promener au milieu des vestiges de la Domus Tiberiana.

L’agence de presse italienne Ansa a rapporté mercredi que le secteur de la «Maison de Tibère», gérée par le Parc archéologique du Colisée, va être accessible au public dans la seconde moitié de l’année. Après quarante ans de fermeture, la réouverture du site avait été prévue pour le printemps 2021 mais a dû être reportée à cause de la situation sanitaire en Italie.

Datant en grande partie de l’époque de Néron, qui régna de 54 à 68, ce secteur du Palatin avait été aménagé en jardins par le cardinal Alessandro Farnèse en 1550, comme l’a rappelé, en France, la récente exposition organisée au musée d’Archéologie nationale. Encore très dégradé il y a quelques années, l’ensemble architectural complexe que forme la Domus Tiberiana a fait l’objet d’une minutieuse campagne de fouille et de nombreux travaux de restaurations menée par une équipe d’archéologues romains.

Une riche histoire archéologique

La réouverture de cet ensemble permettra d’inaugurer un nouveau parcours de visite, avec la mise en valeur d’une salle actuellement étudiée par les archéologues. Il s’agit d’«un environnement intact, qui n’a pas été touché ni par les fouilles du XVIIIe siècle, ni par celles du XIXe », a expliqué à l’Ansa la directrice du Parc, Alfonsina Russo, en faisant allusion notamment aux fouilles menées dans ce même secteur par Pietro Rosa pour le compte de Napoléon III.

Sans être aussi riche que les fouilles anciennes, la récente prospection de la Domus Tiberiana a, elle aussi, mis au jour la densité du mille-feuille archéologique que constitue encore aujourd’hui le Palatin. Le périmètre de fouille a révélé, au fil des strates, un dépotoir farnésien constitué de restes de banquets du XVIIe siècle, un petit charnier médiéval composé de sept dépouilles du XIIIe siècle, un groupe monétaire du VIIe siècle, ainsi qu’une lampe à huile du IVe siècle impeccablement conservée dans sa niche murale. Autant d’objets destinés à enrichir les collections du musée du Palatin, et les six salles de la «Maison» spécialement aménagées pour l’occasion.

La réouverture prochaine du complexe attribué à Tibère intervient au moment où le ministère de la Culture italien vient de lancer un appel d’offres en vue de grands travaux à venir au centre du Colisée. Le Parc archéologique du Colisée avait accueilli 7,5 millions de visiteurs en 2019.

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