Lana Del Rey, Virgil Abloh, Lous and The Yakuza … Découvrez notre playlist du week-end


Une voix de velours, le retour en musique du DJ américain ou la collaboration entre Joey Bada$$ et la rappeuse belge. Retrouver notre bande-son de cette fin de semaine, complétée des titres de Gerry Weil, Olivier Laisney & Yantras et Pom Poko.

Gerry Weil, hymne groove-funk

Concentré de groove et de jazz funk, The Message a, sans surprise, été enregistré au début des années 1970. Son instigateur, le pianiste vénézuélien (d’adoption) Gerry Weil, collait à l’époque avec ce big band d’envergure – quinze musiciens – aux accents spiritual jazz (les chants habités, les lignes de basse, le cheminement harmonique au piano), où se croisent la scansion d’un James Brown, un orgue à la Jimmy Smith et des expérimentations électriques façon Miles Davis. Pétri d’enthousiasme et de solos ardents, il plaira aux amoureux de cette période. Ce petit bijou inaugure le catalogue du label Música Infinita. F.S

Olivier Laisney & Yantras

Dans la clique de Magic Malik, gourou flûtiste, vecteur de transe depuis trois décennies, sillonne Olivier Laisney. Le trompettiste façonne une conception de l’improvisation (très libre) structurée autour de règles prédéfinies et l’étude d’Olivier Messiaen. Dans Monks of nothingness, son nouvel album, la répétition de motifs, comme des mantras, crée l’envoûtement. Les enchevêtrements rythmiques installent une mécanique qui roule, qui vous emporte avec elle dans ses ambiguïtés harmonieuses et ses couleurs froides. De ce nœud complexe jaillit une tension excitante. Olivier Laisney & Yantras incarne la singularité et l’exigence chères au collectif Onze heures onze, que le paysage du jazz français peut se réjouir de compter en son sein. F.S

Lana Del Rey, retour sans fanfare

Elle avait promis du changement. Après avoir annoncé qu’elle explorerait de nouvelles sonorités dans son futur album Chemtrails Over the Country Club, Lana Del Rey vient d’en dévoiler le premier extrait. Soyons francs, la chanson-titre du projet n’est pas un virage à 90 degrés dans sa carrière. On y retrouve en revanche avec plaisir sa voix envoûtante posée sur des notes de piano raffinées, l’une des marques de fabrique de l’Américaine. Le morceau s’écoute et se réécoute facilement, offrant aux auditeurs un moment de volupté bienvenu en cette période troublée. Le clip magnifiquement réalisé lui offre, ce n’est pas négligeable, un écrin vintage et très cinématographique. À condition d’aimer les loups. N.B

Pom Poko, bruitistes mélomanes

«Si vous avez un poste vacant pour celui de nouveau groupe préféré, Pom Poko aimerait postuler pour ce rôle», affirmait récemment Tim Burgess, le trublion des Charltans. Il faut dire que le quatuor norvégien, emmené par la chanteuse Ragnhild Fangel, a des qualités à faire valoir en matière de punk survolté. Ils reviennent aujourd’hui avec Cheater, un deuxième album à la pochette douteuse, alliant, selon les mots de sa chanteuse, «titres méticuleusement écrits et arrangés» avec des «enregistrements chaotiques». My Candidacy, titre pop où la délicatesse de la mélodie flirte nonchalamment avec le hurlement des guitares, est l’illustration parfaite de ce grand écart. N.B

Joey Bada$$ donne un cadre à Lous and The Yakuzas

À peine sorti et déjà remixé. Le tube Amigo (2020) de Lous and the Yakuza profite, dans cette version, du style dynamique et sec de Joey Badass. Une collaboration fluide et inattendue, comme si l’interprète de Devastated catalysait la fougue de la chanteuse belge, dont on connaît le caractère créatif mais parfois dispersé. Remarquée aux États-Unis lors de sa performance – à distance – au Tonight Show de Jimy Fallon, Lous est également devenue l’un des visages de Black Lives Matter. Mis en musique, les deux artistes trouvent ici une parfaite symbiose. L.F

Virgil Abloh étonnamment délicat

Virgil Abloh, le créateur et DJ américain revient sur la scène musicale, accompagné de l’artiste Serpentwithfeet, dont la musique expérimentale donne une certaine poésie à cette chanson douce, propice au rêve bien que légèrement angoissante. On sent une inspiration puisée chez David Bowie et son titre Blackstar, autant pour la partie l’instrumentale que le clip. La sérénité qui se dégage du chant initial est progressivement brisée par le rythme, toujours plus saccadé et bourdonnant. Dommage qu’avec une telle variation dans le thème, le titre soit un peu trop bref. L.F

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