Comment Georges Pernoud a vogué vers le succès


Chaque semaine, retrouvez en partenariat avec la plateforme Madelen, un trésor d’archives. En hommage à l’homme de télévision qui vient de nous quitter à 73 ans, la plateforme retrace le destin de celui qui restera à jamais associé à l’émission «Thalassa».

C’était en un temps que les journalistes de télévision de moins de 20 ans ne peuvent pas connaître : celui où l’on partait en reportage accompagné d’un cameraman. À la fin des années 60, Georges Pernoud est l’un de ces cadreurs les plus demandés, en particulier lorsqu’il s’agit de tourner au cœur de pays à risques, dans des situations parfois délicates.

Il a ainsi filmé, avec Haroun Tazieff, des volcans en éruption au Zaïre. Il le raconte dans un documentaire réalisé en 2015 par Simon Thisse et Amélie Piecoup , à l’occasion du quarantième anniversaire de Thalassa. Au lendemain de sa disparition, Madelen lui rend hommage à travers le récit d’une aventure unique dans l’histoire de la télévision.

Retrouvez ici ce documentaire qui retrace une vie au service de la télévision.

Elle débute en septembre 1973 , à l’occasion d’un reportage destiné au magazine « 24 heures sur la une » . Pendant 46 jours et 45 nuits, Pernoud filme l’équipage du « 33 Export » , l’un des concurrents du Tour du monde à la voile, entre Portsmouth et Le Cap. Le 25 novembre, il passe exceptionnellement de l’autre côté de sa caméra en racontant dans « 24 heures sur la 2 », le journal de 20 heures, la disparition d’un jeune marin, Dominique Guillet, emporté par une vague.

De retour sur la terre ferme, il lance à Monique, sa femme : «De l’eau, il y en a partout, mais personne n’en parle à la télévision.» Pensant qu’il s’agit d’une plaisanterie, elle éclate de rire. Sa réflexion est néanmoins très sérieuse. En un temps où l’écologie n’est pas d’actualité, Pernoud se dit qu’il y a peut-être là , un univers à explorer. Il en parle à son père qui lui propose un titre : «Thalassa» ! On ne peut rêver meilleur symbole. Elle symbolise la mer dans la divinité grecque.

En 48 heures, Georges écrit un projet qu’il transmet à Maurice Cazeneuve, directeur des programmes de FR 3 . Celui-ci, helléniste passionné, est autant séduit par le titre que par l’idée. Il donne un feu vert pour six émissions mensuelles de trente minutes, à titre d’essai. Personne, à commencer par le producteur, n’imagine que l’aventure débutée le 27 septembre 1975, va s’achever le 30 juin 2017, après 1704 numéros. Le record absolu de longévité dans l’histoire du petit écran ! En voix off, pendant les cinq premières saisons, Pernoud commence à apparaître à l’écran lorsque le rendez-vous devient hebdomadaire. Pas pour jouer les vedettes mais pour représentant dignement ceux qu’il appelle les «besogneux de la mer». D’abord diffusé en deuxième partie de soirée, le premier magazine de la mer est, à partir de 1989, le prime time incontournable du vendredi soir. Le rendez-vous incontournable des amoureux de la mer.

Georges Pernoud, animateur du magazine de France 3 consacré à la mer, «Thalassa», pose à bord du voilier « Le Marité » ancré à Port-Vendres, le 13 janvier 2004, avant les derniers préparatifs de l’édition spéciale qui organise en multiplex et en direct, la solidarité des gens de mer envers les sinistrés du tsunami des côtes du golfe du Bengale, le 14 janvier 2004. RAYMOND ROIG / AFP

Le nom de Georges Pernoud figure désormais en bonne place dans un Panthéon des familles françaises, aux côtés de son homonyme, qui fut rédacteur en chef de Paris-Match, et de ses tantes, l’historienne Régine Pernoud et Laurence Pernoud, dont les livres de puériculture J’attends un enfant et J’élève mon enfant sont devenus des classiques. En revanche, le producteur de «Thalassa» n’a jamais été un enfant modèle. À l’école, il s’est auto-proclamé «champion du monde de la truanderie». Nul en mathématiques, il a multiplié les 20/20, grâce à des combines dont il a conservé le secret. Cela s’appelle mener ses professeurs en bateau…

Retrouvez ici la collection de «La joie de vivre». Abonnement gratuit sur Madelen deux mois, puis 2,99 euros par mois.

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