Claude Bolling, une vie au rythme du jazz


Chaque semaine, découvrez une pépite des archives audiovisuelles avec Madelen. Aujourd’hui, hommage au légendaire jazzman cannois décédé mercredi à l’âge de 90 ans, à travers deux documentaires, Un siècle avec Louis Amstrong et Guy Marchand et Claude Bolling font un bœuf, réalisés par André Halimi en 1988 et 2001.

Les deux shows de Brigitte Bardot, diffusés les soirs des réveillons de 1962 et 1967 ont marqué l’histoire de la télévision. «Ce sont mes cadeaux de nouvel an aux téléspectateurs», avait-elle déclaré à l’époque, pour expliquer qu’elle avait exigé de travailler gratuitement. À la demande de B.B., la direction musicale de ces deux soirées a été confiée à Claude Bolling. Le musicien nous a quittés le 29 décembre, à 90 ans. «Mon Dubol a emporté avec lui ma jeunesse», a posté Bardot sur Twitter en apprenant la disparition d’un ami de 60 ans, à qui elle doit aussi les arrangements de l’une de ses plus célèbres chansons, La Madrague.

Claude Bolling , c’est aussi le compositeur de musiques de films devenus cultes, comme Le Mur de l’Atlantique, Flic Story, et surtout, Borsalino. Par amitié pour René Goscinny, il a également signé les mélodies de l’adaptation au cinéma, sous forme de dessins animés, des aventures de Lucky Luke. Ces B.O. ont un point commun : le jazz. Il a rythmé l’existence d’un musicien à qui Madelen rend hommage à travers deux documentaires : Un siècle avec Louis Amstrong et «un bœuf» avec Guy Marchand, réalisé à Deauville, dans les salons du Casino, pendant une soirée du Festival du Film Américain. Sur les images, on découvre le pianiste, devant son clavier, indifférent à la foule qui l’entoure. Il vit alors pleinement ce qui n’a jamais cessé d’être sa passion.

Sa carrière débute au lendemain de la Libération de Paris. À 14 ans, il accompagne Lionel Hampton dans les clubs de Saint-Germain-des-Prés. La presse le présente alors comme «l’enfant prodige du jazz». Devenus ses premiers fans, Duke Ellington et Boris Vian l’encouragent à concrétiser son rêve : diriger un big band. Créé en 1956, cet orchestre devient la danseuse de son chef. Jusqu’à l’aube des années 2000, il va multiplier des concerts qui vont lui rapporter plus de notoriété que d’argent. Dix-neuf musiciens, ça coûte cher !

Dans les années 1970-1980, il va régulièrement l’expliquer à des responsables du ministère de la Culture et solliciter des aides qui ne lui seront jamais accordées. Ces refus ne vont jamais l’empêcher de s’offrir le luxe de donner régulièrement, devant des salles combles, des concerts mémorables au Petit Journal Montparnasse et d’animer régulièrement les brunchs de l’Hôtel Méridien de la Porte Maillot.

À chaque fois, il a comblé les déficits, grâce à l’argent que lui ont rapporté des disques diffusés dans le monde entier : des morceaux mi-classiques, mi-jazz, enregistrés, en particulier, avec le guitariste Alexandre Lagoya, le flûtiste, Jean-Pierre Rampal et le trompettiste Maurice André.

Au lendemain de ses 80 ans, il a donné ses ultimes concerts au Petit Journal Saint-Michel. Il s’est ensuite retiré dans sa maison de Garches, dans les Hauts-de-Seine, où il a continué à jouer, mais seulement avec ses trains électriques. Passionné de modélisme, il collectionnait les wagons français et américains, des XIXe et XXe siècles, ainsi que les locomotives. Et pas seulement parce qu’il en était devenu une…

Retrouvez ici «Un siècle avec Louis Amstrong» et «Guy Marchand et Claude Bolling font un bœuf» . Abonnement gratuit sur Madelen deux mois, puis 2,99 euros par mois.

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