Incident diplomatique entre la Russie, la Bosnie et l’Ukraine autour d’une icône dorée vieille de 300 ans


L’objet avait été offert par Milorad Dodik, le président serbe de Bosnie à Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. Mais Kiev estime que l’œuvre provient de Lougansk, région ukrainienne sous contrôle russe aujourd’hui.

Moscou a annoncé samedi qu’elle allait rendre à la Bosnie une icône ancienne, qui lui a été offerte. Cette annonce intervient après une plainte de l’Ukraine qui demandait que la provenance de l’œuvre soit établie avec l’aide d’Interpol. Le président serbe de Bosnie, Milorad Dodik, actuel occupant de ce poste tournant, avait offert cette icône orthodoxe au ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov lors de sa visite lundi 14 décembre, selon des médias locaux.

Le voyage de Sergueï Lavrov en Bosnie avait déjà été teinté de scandale après sa rencontre avec Milorad Dodik, qui est le membre serbe de la présidence tripartite de Bosnie-Herzégovine et se targue de liens étroits avec Moscou. Les présidents croate et bosniaque ont ensuite refusé de rencontrer le diplomate russe, estimant qu’il avait «méprisé» l’État bosnien. Ils ont notamment dénoncé l’absence du drapeau bosnien lors du rendez-vous Lavrov-Dodik, à côté du drapeau russe et de celui de la Republika Srpska, l’entité des Serbes de Bosnie.

L’ambassade ukrainienne a envoyé une note demandant une «explication urgente concernant la possession de leur héritage culturel qui (…) a été donné en cadeau», explique le ministère bosnien des Affaires étrangères. Selon l’agence de presse bosno-serbe SRNA, l’icône dorée, vieille de 300 ans, provient de Lougansk, une région de l’est de l’Ukraine tenue par des séparatistes pro-russes.

Samedi, un porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a indiqué à l’AFP que l’icône «sera rendue» à la Bosnie afin que sa provenance puisse être établie avec l’aide d’Interpol. L’Ukraine combat des rebelles pro-russes dans les régions de Donetsk et Lougansk depuis 2014, après l’annexion par la Russie de la Crimée russophone la même année.

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