Pour dénoncer sa fermeture, un cinéma de Caen projette un film dans une église


Le Lux a organisé mercredi une projection dans l’église attenante. Une façon pour le directeur de «marquer [son] incompréhension».

De quoi ravir les ci-nef-iles. Le Lux, un cinéma caennais, a organisé mercredi une projection dans l’église attenante. Une façon comme une autre de continuer à célébrer le 7e art, tout en dénonçant en filigrane le sort réservé aux lieux de culture. Le gouvernement a prolongé la fermeture des théâtres, salles de spectacle, cinémas et musées au moins jusqu’au 7 janvier. Pendant ce temps, dans les lieux de culte, les offices continuent et les restrictions «ne seront pas revues à la hausse», a indiqué Jean Castex.

C’est donc sous les alcôves de l’église du Vieux-Saint-Sauveur qu’a été projeté le film Michel-Ange d’Andrey Konchalovsky. L’objectif n’était pas d’attirer les foules – seuls étaient admis journalistes et professionnels du spectacle et du cinéma -, mais de donner une portée symbolique à la séance. Même si la jauge fixée au sein de l’église est «très limitée», le directeur du Lux estime qu’il s’agit là d’un deux poids, deux mesures difficilement compréhensible. «Les lieux de culte peuvent accueillir du public. Nous ne voulons pas opposer les lieux culturels et les lieux cultuels mais nous voulons marquer notre incompréhension», explique Gautier Labrusse à Liberté .

Seuls étaient admis à cette projection des journalistes et des professionnels du spectacle et du cinéma. Sameer Al-DOUMY / AFP

«En décidant de ne pas rouvrir les théâtres, cinémas et musées, et en donnant la priorité aux commerces et aux lieux de culte, le Gouvernement offre la preuve de son dédain pour le secteur culturel qu’il tient artificiellement en vie à coups de perfusions financières et, en fragilisant les pratiques culturelles futures, maintient durablement dans un état végétatif», déplore encore l’exploitant auprès d’Allociné .

D’autres séances ont été organisées dans des églises. À Marseille mercredi, c’est dans la Chapelle de l’Œuvre-Jean-Joseph-Allemand que les cinémas La Baleine, Le Gyptis et Les Têtes de l’Art ont projeté le documentaire du journaliste et réalisateur marseillais Philippe Pujol, Péril sur la Ville. À Rennes s’est aussi tenue une représentation sans public mardi, dans le théâtre du Vieux-Saint-Etienne, qui fût longtemps une église.

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