L’école d’architecture de Montpellier placée sous surveillance par le ministère


Des plaintes déposées par des étudiants et des enseignants font état de cas de harcèlement au sein de l’Ensa Montpellier.

Deux professeurs de l’École nationale supérieure d’architecture de Montpellier ont été sanctionnés par le ministère de la Culture. Depuis plusieurs mois les témoignages contre la direction de l’établissement se multipliaient faisant état de cas de harcèlement. Des plaintes ont même été déposées par une quinzaine d’étudiants et deux enseignants, rapporte France 3 Occitanie.

Le processus de recrutement d’un nouveau directeur a été gelé et une nouvelle gouvernance a été mise en place par le ministère, pour une durée de six mois. Celle-ci aura la charge de remettre de l’ordre dans un établissement qui semble gangrené de l’intérieur. Tutelle de l’école, le ministère de la Culture écarte ainsi la candidature d’Élodie Nourrigat au conseil d’administration, après la démission de l’ancien directeur. Son compagnon Jacques Brion, président de la commission pédagogique et scientifique et de la commission des formations et de la vie étudiante a quant à lui été suspendu quatre mois.

«École de la honte»

Tous deux sont suspectés d’avoir participé aux dysfonctionnements constatés au sein de l’Ensam touchant aussi bien les élèves que le personnel enseignant. «Il y aurait eu des faits caractérisés de harcèlement moral et sexuel, mais aussi l’équivalent d’une forme de trafic d’influence, qui aurait permis des recrutements illégaux. Les enseignants – lanceurs d’alerte – auraient été sanctionnés par mesure de rétorsion», a indiqué l’avocate des plaignants à France 3.

Ces décisions s’appuient sur un rapport interne, mené en toute discrétion par le ministère de la Culture. Pour le site Le d’Oc , l’enquête vient étayer les nombreuses suppositions sur le fonctionnement délétère de l’Ensam Montpellier. Les investigations avaient débuté après des signalements dénonçant «des risques psychos sociaux élevés», selon le Syndicat de combat universitaire de Montpellier. En octobre le bâtiment avait été tagué, certaines inscriptions faisant état notamment d’«école de la honte».

«Cet établissement public d’enseignement et de recherche a été, de fait, privatisé», a expliqué pour sa part un ancien maître de conférences à Libération . Une page Instagram, dédiée aux témoignages anonyme sur l’organisation suspecte de l’école, évoque des cas de «harcèlement», de «magouilles», «d’abus» et de «sexisme».

Le ministère a également demandé la mise en place d’une cellule psychologique au sein de l’établissement.

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