Les enchères du Louvre rapportent 2,3 millions d’euros pour financer un espace pédagogique


Pierre Soulages, Eva Jospin ou Xavier Veilhan ont offert des œuvres à la vente pour soutenir le musée. Des visites très privées étaient également à saisir.

La vente aux enchères en ligne organisée par le Louvre, Christie’s et Drouot était non seulement une première, mais aussi un pari pour le musée. À sa clôture, le 15 décembre à 15 heures, elle s’avère un succès : 23 des 24 lots ont trouvé preneurs. Seule une pièce de Xavier Veilhan ne s’est pas vendue et 65% des lots sont partis au-delà de l’estimation haute. En tout, l’opération a rapporté plus de 2,3 millions d’euros, au profit d’un nouvel espace consacré à l’éducation artistique et de projets solidaires.

La vente était composée de plusieurs œuvres d’art offertes par des artistes (Johan Creten, Candida Höfer, Eva Jospin, Jean-Michel Othoniel et Xavier Veilhan) et d’objets de marques créés par des grands noms du luxe partenaires du musée (Cartier, Christian Dior Couture, Christian Dior Parfums, Le Meurice, Moët Hennessy, Off-White, Ritz Paris, Vacheron Constantin et Louis Vuitton). S’y ajoutaient des «expériences insolites et exceptionnelles», dont des visites très privées, un concert ou un dîner. Un tableau de Soulages de 1962, issue de la collection de l’artiste (estimation 800.000-1.200.000 euros), a été vendu pour 1,4 million d’euros. La Rose du Louvre, peinture de Jean-Michel Othoniel «sur feuilles d’or blanc» est partie à 90.000 euros.

80.000 euros pour voir La Joconde sans vitrine

Les acheteurs ont également été séduits par les expériences proposées. L’un d’entre eux a renchéri jusqu’à 80.000 euros pour pouvoir assister à l’examen annuel de La Joconde hors de sa vitrine (estimation de 10.000 euros). Un autre pourra arpenter les toits du musée en compagnie de l’artiste JR (42.000 euros, pour une estimation de 6000) ou assister à un concert privé dans la salle des Cariatides (42.000 euros). Un acheteur a même été séduit par la proposition d’une visite du musée, seul avec son président Jean-Luc Martinez (38.000 euros). «20 000 visiteurs issus de 24 pays ont consulté le site de Christie’s et il y a eu une bataille d’enchères dans la dernière ligne droite», explique Yann le Touher, responsable du mécénat au Louvre.

La vente avait été décidée avant la crise sanitaire, mais elle vient à point nommé. Le musée a perdu 80% de sa fréquentation et connaît un trou d’air. Innovante, elle a permis de confirmer que la «marque Louvre» attirait dans le monde entier. Et que la perspective d’y être traité à part, comme un VIP, fait toujours recette. Le Louvre ne sait pas s’il renouvellera l’opération. «Dans ce genre d’événements, l’effet rareté joue à plein» poursuit Yann le Touher. L’ensemble des syndicats de la maison avait par ailleurs fait part de «leur colère et de leur honte» face à cette vente et de la «marchandisation» du nom du Louvre.

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