«Le peuple aura ta peau»


CHRONIQUE – Dans un pamphlet stimulant, Frédéric Schiffter dénonce les dangers du populisme et de la démagogie.

«Les hommes deviennent petits en se rassemblant», disait Chamfort. Pourquoi, en démocratie, est-on libre de tout critiquer sauf le peuple? C’est l’entité sacrée, l’onction suprême: la masse est intouchable. Or il faut se méfier du peuple comme de ceux qui s’expriment en son nom. Frédéric Schiffter est un penseur égotiste: «Ma nature singulière m’interdit d’être miscible dans le pluriel.» On ne peut pas à la fois être l’auteur de Délectations moroses et aimer les bains de foules. Contre le peuple n’est pas un manifeste antipauvres mais une réaction épidermique contre la démagogie. Schiffter ne méprise nullement la populace mais il démonte son exploitation, son utilisation, son détournement. On fait dire ce qu’on veut au peuple: Hitler, Mao, Jean-Marie Bigard et mon chauffeur de taxi se revendiquent tous autant de lui. La plèbe est dangereuse, incontrôlable, contradictoire, elle aime les idées simples et brutales. Le peuple n’est jamais d’accord avec lui-même: quand les «gilets jaunes» menaçaient

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