Daniel Cordier, l’«historien accidentel», est mort


DISPARITION – Ancien secrétaire de Jean Moulin jusqu’à son arrestation, compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d’honneur, l’homme était devenu au cours des trois dernières décennies un des meilleurs spécialistes de la Résistance.

Daniel Cordier le 14 mai 2013, lors d’un débat sur La Chaîne parlementaire, à Paris.
Daniel Cordier le 14 mai 2013, lors d’un débat sur La Chaîne parlementaire, à Paris. MARTIN BUREAU/AFP

Daniel Cordier vient de s’éteindre à l’âge de 100 ans. Ancien secrétaire de Jean Moulin jusqu’à son arrestation, compagnon de la Libération, grand officier de la Légion d’honneur, l’homme était devenu au cours des trois dernières décennies un des meilleurs spécialistes de la Résistance, alors même que cet expert et marchand d’art contemporain confessait avoir toujours eu en horreur cet esprit «ancien combattant» qui avait «pourri» sa jeunesse dans l’entre-deux-guerres. Il s’était même juré à la Libération de ne jamais revenir sur ce passé. «J’ai vu comment les Français se sont conduits pendant l’Occupation, puis j’ai entendu comment ils en ont parlé après-guerre: comique et honteux».

Cet esprit raffiné, qui confessa sur le tard son homosexualité, préféra tourner la page et se consacrer au marché de l’art auquel l’avait initié Jean Moulin, grand amateur de peinture. Cordier est ainsi devenu, comme l’a résumé d’un trait de plume l’historien Pierre Nora, «marchand d’art par passion et historien

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