à l’Opéra de Vienne lundi, «on a basculé du divertissement à l’horreur»


Roberto Alagna chantait lundi soir à l’Opéra de Vienne lorsque a commencé l’attaque terroriste dans la capitale autrichienne. Le ténor franco-italien interprétait Pagliacci, la dernière représentation avant l’entrée en vigueur quelques heures plus tard du reconfinement en Autriche, lorsque la soirée a basculé «du divertissement à l’horreur». Dans une interview accordée au Parisien , Roberto Alagna évoque la manière dont cet attentat qui a fait au moins quatre morts a été vécu dans l’enceinte du Staatsoper.

C’est en pleine représentation que le ténor a appris ce qu’il se passait dans les rues de la capitale autrichienne. «Entre deux scènes», il a consulté son téléphone et pris connaissance d’un SMS dans lequel son cousin l’alertait sur la situation. Le drame s’est déroulé en plein cœur de Vienne, à proximité immédiate de l’opéra. «Il y avait des photos de policiers antiterroristes juste au pied du théâtre», raconte Roberto Alagna.

Le ténor a préféré ne pas ébruiter l’information. «Forcément, c’était inquiétant. Mais je n’ai rien dit à personne car nous devions finir la représentation», justifie-t-il. Lorsque le rideau s’est baissé, le directeur de l’opéra a prévenu les spectateurs de la situation à l’extérieur du bâtiment. «Pendant les applaudissements, il est monté sur scène et a demandé à tout le monde de rester dans le théâtre, explique Roberto Alagna. On a entendu des cris mais la police est arrivée et cela s’est vite calmé.»

Pour rendre l’attente en huis clos moins pénible, les musiciens ont continué à jouer: « On se serait cru dans le Titanic . »

Roberto Alagna

Pour rendre cette attente en huis clos moins pénible, les musiciens ont continué à jouer. «On se serait cru dans le Titanic.» Ce n’est que vers 2 heures du matin que les spectateurs ont quitté les lieux, sous escorte. «Une grande partie a été évacuée par la bouche de métro devant le théâtre. Une rame a été affectée spécialement pour eux et pour les transporter vers des hôtels en dehors de la ville, précise Roberto Alagna. Dans le centre-ville il y avait des barrages de policiers partout, on avait l’impression d’être en état de siège, en guerre».

Deux jours plus tard, Roberto Alagna va «bien». «Chers amis, merci à tous pour vos messages. Nous sommes en sécurité à la maison. Nos pensées accompagnent les victimes et tous les Viennois», a-t-il écrit sur son compte Instagram. «Par prudence», il ne sort plus dans les rues de Vienne, où la menace terroriste s’est ajoutée au nouveau confinement.

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