L’écrivain américain Don Winslow écœuré par la présidence de Trump


«Ne vendez pas votre âme en soutenant des lois qui séparent les enfants de leur mère». Don Winslow n’a pas de mots assez durs pour dénoncer Trump et les électeurs qui le soutiennent. Dans une interview pour le Journal du dimanche , le 1er novembre, le romancier américain décrit une démocratie qui «n’a jamais été aussi mal en point depuis la guerre civile».

Nous avons atteint de tels sommets de stupidité que cela dépasse l’entendement.

Don Winslow dans une interview au JDD

Pour le romancier, l’issue de l’élection présidentielle américaine est très claire : «Soit nous continuons à glisser vers ce sombre et criminel fascisme que l’ère Trump représente, soit nous revenons à des idées démocratiques et égalitaires». Témoin éberlué d’une présidence Trump «qui a atteint de tels sommets de stupidité que ça en dépasse l’entendement», Don Winslow n’en finit plus de twitter et retwitter quotidiennement son opposition viscérale à Trump. Des prises de position fortes qui lui valent des «menaces de mort sur Twitter, des emails et des lettres de haine». Sans jamais le décourager.

Ceux qui ne veulent pas se laisser briser, alors, ceux-là, le monde les tue

Ernest Hemingway dans L’Adieu aux armes

Don Winslow s’adresse aux chrétiens conservateurs de son pays : «Si vous relisez votre Bible, vous ne pouvez faire ce que vous faites, notamment aux migrants». Et si l’écrivain est politisé, il rappelle au JDD qu’il n’est pas un «personnage politique» mais bien «quelqu’un qui raconte des histoires».

Dans son dernier livre, un recueil de six nouvelles, on croise «petites frappes et trafiquants de haut vol, gentlemen cambrioleurs, flics obsessionnels, surfeurs de légende et fugitifs, autant d’âmes damnées qui évoluent dans l’envers du rêve américain…», relate son communiqué de presse. Titré Broken («Cassé») dans sa version originale, Le Prix de la vengeance (Harper Collins) fait état d’une Amérique déchirée. Il est inspiré d’une citation de L’Adieu aux armes, d’Ernest Hemingway : «Le monde brise les individus, et, chez beaucoup, il se forme un cal à l’endroit de la fracture ; mais ceux qui ne veulent pas se laisser briser, alors, ceux-là, le monde les tue.» Il va sans dire qu’une victoire de Joe Biden aux élections présidentielles américaines, le 4 novembre, ne changera pas ce constat. Mais Don Winslow, pourra à nouveau dormir sur ses deux oreilles, dans son ranch de San Diego.

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