la saison 2 rallume la flamme du Star Wars original


Que ceux qui ne souhaitent pas que l’on « divulgache » les multiples surprises contenues dans ce premier épisode du Mandalorian saison 2… passent leur chemin. Tout en taisant les enjeux principaux de l’intrigue générale de The Marshall, neuvième épisode d’une durée exceptionnelle de 54 minutes, l’analyse détaillée des cinq grandes références cinématographiques de cette saga dérivée de l’univers Star Wars, dévoilera quelques pans de l’intrigue.

Jon Favreau, le grand maître d’œuvre

Tout d’abord, il faut noter que ce premier épisode longue durée (les 8 premiers volets de la saison 1 durent entre 30 et 38 minutes) est réalisé par Jon Favreau lui-même. C’est une première pour ce «showrunner» qui a développé le concept de la série Mandalorian, en collaboration avec la productrice Kathlyn Kennedy et Dave Filoni.

Le réalisateur de Iron Man et de la version live du Livre de la jungle prend un évident plaisir à remettre sur les rails cette série dérivée qu’il a portée sur les fonts baptismaux non sans difficultés face à Lucasfilms et Disney.

C’est lui qui a créé les personnages, les a développés, et surtout qui a défendu la création de « baby Yoda », l’Enfant mystérieux qui a d’emblée conquis le cœur d’un nombre conséquent de fans. Favreau ancre l’intrigue principale au cœur même de l’univers imaginé il y a 43 ans par George Lucas et rallumer la petite flamme de l’esprit Star Wars originel. Ce parfum nostalgique qui fleure bon le western, le chanbara japonais (principalement la saga Baby cart mettant en scène un samouraï sans maître accompagné d’un bébé dans son landau), et le space opera découvert dans Star Wars IV : Un Nouvel Espoir, en 1977.

Sa mise en scène est truffée de références à la plus ancienne trilogie de La Guerre des Étoiles. Et pourtant, il réinvente ce passé poussiéreux en lui donnant les atours du neuf grâce à une technologie innovante et inédite, le «grand mur d’images numérique » qui permet de projeter les décors filmés sur un espace scénique en studio sans l’aide d’un « fond vert ». Une technologie qu’il a perfectionnée dans Le Roi Lion puis Le Livre de la jungle

Retour gagnant sur Tatooine

Dès les premières images on retrouve Mando et l’Enfant qui avancent vers une arène de combats de boxe à la recherche d’un autre mandalorien susceptible de les aider à ramener chez lui « Baby Yoda ». On notera que les graffitis contre l’Empire sont signés du street artiste américain David Shoe. Une fois entré dans la salle, on reconnaît bien sûr les gardes du corps gamorréens vus dans l’épisode III Le Retour du Jedi avec leur mufle de cochon sauvage, leurs crocs de sangliers et leur peau verte.

C’est à cette occasion que Din Djarin apprend qu’un mystérieux Mandalorien vit sur la planète Tatooine. Tatooine est « LA » grande référence en matière de décor et d’atmosphère liée à Star Wars. C’est sur cette planète désertique à la Lawrence d’Arabie illuminée par deux soleils que commence l’Odyssée de Luke Skywalker dans Star Wars IV.

Revenir sur Tatooine, c’est revenir à la source même de la mythologie de La Guerre des Étoiles. C’est retrouver les Jawas (petits êtres cagoulés rois de la récupération et du troc, dont on ne voit que les petits yeux brillants) et les Tusken, ces pillards du désert, ces «Hommes des sables» dignes et farouches qui s’inspirent un peu des tribus nomades et des Bédouins du Sahara. C’est aussi revoir les fameux Banthas, ces gros animaux laineux et pourvus de grosses défenses torsadées, mélange de Mammouths et de chameaux qui avancent en colonne sur la crête des dunes de sable…

Un judicieux clin d’œil à Dune de Frank Herbert

Le fait de situer l’intrigue de ce premier épisode sur Tatooine permet à Jon Favreau d’adresser un judicieux clin à la saga Dune de Frank Herbert. Publié en 1963, ce cycle de romans (Dune est l’ouvrage de science-fiction le plus vendu au monde) a fait l’objet d’une tentative d’adaptation cinématographique par Alejandro Jodorowsky dans les années 70, sera une première fois transposé sur grand écran en 1984 par David Lynch, avant que Denis Villeneuve planche quarante ans plus tard sur une nouvelle adaptation avec Timothée Chalamet, Zendaya, Rebecca Ferguson, Oscar Isaac ou Jason Momoa…

George Lucas n’a jamais fait mystère du fait qu’il avait nourri la mythologie Star Wars des influences de la science-fiction de l’époque. Sorti et popularisé dans les années 60-70, Dune fait bien entendu partie du lot. Dans Le Retour du Jedi, le Sarlacc, sorte de monstre du désert caché dans un puits sans fond, est une sorte de vers des sables géant d’environ 100 mètres de long qui « digère ses victimes pendant des années ».

La seule personne connue ayant survécu à la digestion du Sarlacc est Boba Fett, un Mandalorien malencontreusement poussé dans la gueule du monstre au début du Retour du Jedi par Han Solo. Attention Spoilers : il semble que la personne qui se détache sur fond de désert de Tatooine à la fin de cet épisode soit Boba Fett, incarné par l’acteur néo-zélandais Temuera Morrison (qui joue Jango Fett, le père de Boba dans l’épisode II et III) .

Le foulard rouge de Lucky Luke ou du sheriff Woody

Le Marshall de la petite ville minière de Mos Pelgo s’appelle Cobb Vanth (interprété par Timothy Olyphant). Comme dans les bons vieux westerns, il incarne l’autorité tout en arborant non pas une étoile de Sheriff, mais l’armure de Boba Fett qu’il a rachetée aux Jawas, en guise de symbole de puissance. Clin d’œil amusant : lorsque les deux hommes s’associent pour lutter contre un immense dragon des sables Krayt, il donne un coup sur l’épaule de Cobb Vanth, ce qui rappelle bien sûr le geste de Han Solo ayant involontairement déclenché le Jetpack de Boba Fett dans Le Retour du Jedi.

Ce personnage de Sheriff porte un joli foulard rouge comme leLucky Luke de Morris et Goscinny, ou le shérif Woody dans Toy Story. Et l’on sent bien que Jon Favreau s’est vraiment amusé à convoquer ses souvenirs d’enfance…

Les allusions aux western à la John Ford ou Sergio Leone

Cet épisode très lumineux (les deux soleils de la planète y sont pour quelque chose) situé sur Tatooine met en place une mythologie faisant directement référence aux westerns cinématographiques, de La Prisonnière du désert de John Ford aux westerns spaghetti de Sergio Leone. Ce neuvième volet ne fait pas exception à la règle, avec un duel dans un saloon digne de la légende. Sans oublier la manière dont Favreau met en scène deux communautés (la colonie des mineurs et les Tusken) qui unissent leurs forces contre un ennemi commun. Tout cela rappelle évidemment Le Convoi des braves (1950), western humaniste de John Ford où l’héroïsme ordinaire et la loyauté démontrent que la force d’un groupe tendant vers le même objectif peut renverser les préjugés et lutter avec succès contre les pires menaces.

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