Thierry Lhermitte, La Chica, Tous à l’Opéra…Les spectacles à ne pas manquer


THÉÂTRE

Maxime Taffanel, à la nage

Des traits sur le sol figurent les longueurs dans une piscine olympique. Maxime Taffanel, 29 ans, s’entraîne avant de plonger dans le grand bain. Souffle, respire, s’étire. « Je la bois des yeux ; Elle me touche ; Je frissonne, robe de bulles… » Ses premiers mots sont pour l’amour de sa vie : l’eau.
Nageur professionnel, Maxime Taffanel a quitté le milieu de la compétition. Il n’en pouvait plus d’entendre son coach lui répéter après une épreuve qu’il venait de perdre : « T’en fais pas bonhomme, la prochaine fois, ce sera la bonne. » Le sportif a choisi le théâtre avec un spectacle singulier, Cent mètres papillon, où il joue un autre lui-même, Larie, un adolescent qui s’entraîne pour gagner.
Créé au festival off d’Avignon en 2018, ce seul-en-scène combine savamment techniques de nage et art dramatique. Endurant, acharné au travail, dans le maillot de Larie, Maxime Taffanel brasse l’air comme s’il brassait l’eau. Crawle. Halète. S’immobilise. Sur un rythme calculé à la seconde près par Nelly Pulicani, sa metteuse en scène qui cosigne également l’adaptation du texte.
Une performance à couper le souffle. En accord avec les musiques saccadées de Maxence Vandevelde.
Né d’une mère chorégraphe et d’un père, danseur, formé à l’École nationale supérieure d’art dramatique de Montpellier, le comédien se mouille et mouille sa veste de survêtement. En livrant une performance d’une force à couper le souffle. Le public est pendu à ses lèvres. Maxime Taffanel n’a pas peut-être pas remporté de victoire notable dans le passé. Mais au théâtre, il gagne tous les cœurs.
Jusqu’au 28 novembre à 17 heures, Théâtre de Belleville (11e).­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­

Exécuteur 14

Le comédien Swann Arlaud venait d’avoir 15 ans quand il a découvert Exécuteur 14, ce « chant de vie et de mort » signé Adel Hakim et magistralement interprété à l’époque par Jean-Quentin Châtelain. L’envie de le porter à son tour sur scène ne l’a depuis plus quitté. C’est sa mère, Tatiana Vialle, qui se charge de le mettre en scène au théâtre du Rond-Point. Une pièce brute, décharnée, sur la férocité de la guerre et le poison de la haine. Un texte coup de poing, hélas encore de circonstance.

Jusqu’au 23 octobre à 18 h 30 au Théâtre du Rond-Point .

L’impossible Procès

Mai 1967 en Guadeloupe. Des négociations salariales entre ouvriers du bâtiment et patronat tournent vinaigre. Un des négociateurs a-t-il lancé : «Quand les nègres auront faim, ils reprendront le travail» ? Le bruit court dans la foule massée à Pointe-à-Pitre et la grève tourne à l’émeute. Les manifestants comptent un premier mort, la colère redouble. Deux armureries sont pillées ; les gendarmes tirent à vue. C’est la dernière fois, avec les événements de Chalvet en Martinique, que des balles réelles ont été employées contre la foule en France. Après deux jours de violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, on dénombre officiellement huit morts. En métropole, on voit dans cette agitation la main des indépendantistes. Ce sont eux qui seront jugés devant la dix-septième chambre correctionnelle à Paris durant l’hiver 1968. C’est le procès des Guadeloupéens que racontent Guy Lafages et le metteur en scène Luc Saint-Eloy dans L’Impossible Procès.

Le 25 octobre à 14h et à 17h, au Théâtre de l’Épée de Bois, Paris 12e.

SEUL-EN-SCÈNE

« Fleurs de soleil »

Pour la première fois, Thierry Lhermitte a accepté d’être seul sur scène. Pour défendre un texte plein d’humanité : Fleurs de soleil de Simon Wiesenthal, survivant de la Shoah surnommé le « chasseur de nazis » qui a interrogé des personnalités sur la notion de pardon. Dans une adaptation de Daniel Cohen et Antoine Mory, mise en scène très sobrement par Steve Suissa, le comédien prête sa voix à l’auteur juif auquel un Allemand demande de lui pardonner d’avoir tué des innocents. Un matin de l’année 1942. Poignant.

Théâtre Antoine (10e), jusqu’au 1er novembre, à 19 heures.

OPÉRA

Tous à l’opéra

Face à cette période trouble et aux grandes difficultés que subit le spectacle vivant, les opéras français résistent et invitent le public à pousser les portes de leurs établissements. Sous l’impulsion de Tous à l’opéra, initialement prévu en mai dernier et s’inscrivant dans le cadre de la Journée mondiale de l’opéra, différentes institutions proposent aux amoureux d’art lyrique et autres curieux de déambuler dans les coulisses de leurs augustes bâtiments. Entre visites guidées, répétitions et masterclass, comme celle de la mezzo-soprano ­Karine Deshayes, marraine de cette 14e édition, qui investit l’amphithéâtre Bastille et l’Opéra-Comique, accompagnée de jeunes chanteurs du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris.

Les 24 et 25 octobre. Gratuit et sur réservation.

MUSIQUE

La Chica au Petit Bain (13e). Guillaume Malheiro

La Chica

Cambio, l’album de La Chica sorti l’année dernière, évoque le bruit des grandes métropoles. La chanteuse franco-vénézuélienne distille des textes délicats, chantés tantôt en espagnol, tantôt anglais, tantôt en français, sur des samples migrateurs et des rythmes saccadés. Née en France, avant de s’installer au Venezuela, puis de nouveau à Paris, La Chica puise ses idées dans ce mélange culturel et offre un univers musical hybride et poétique. Elle jouera sur la scène du Petit Bain, dans le cadre de la 23e édition du Festival Villes des musiques du monde. Jusqu’au 9 novembre, l’évènement propose des concerts et actions culturelles en Seine-Saint-Denis, à Paris et dans le Grand Paris.
Le 21 octobre à 17 heures, au Petit Bain , 7, port de la Gare (13e).

DANSE

Théo Mercier et Steven Michel

Le premier est plasticien, le second ­chorégraphe. Sous le titre de Big Sister, ils signent une fresque cinématographique pour quatre danseuses de 23 à 65 ans. Une réflexion sur l’autoportrait et sur le pouvoir des corps qui utilise les divers procédés du cinéma, mise en scène, science-fiction et reconstitutions historiques.

Centre Pompidou du 21 au 24 octobre à 18 h 30 et le 25 octobre à 17 heures.

Des amateurs dans le répertoire

La 14e édition de Danse en amateur et répertoire, permet de voir des amateurs se confronter à des pièces de répertoire qui ont marqué ces vingt dernières années. Elles sont signées Nathalie Pernette, Dominique Brun, Claude Brumachon, Kader Attou, Thomas Lebrun, Christian Rizzo ou Hervé Koubi. Les formations de danseurs amateurs se confrontent aux pièces de huit chorégraphes de renom. Les sept groupes ­sélectionnés viennent d’Istres, Lussac-Les-Châteaux, Saint-Benoît, Rouen…

À Chaillot , le 24 octobre à 15 h 30 et le 25 octobre à 11 h 30. Gratuit, réservation obligatoire.

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