Une Grande Femme de Giacometti mise aux enchères avec des offres tenues secrètes


Acheter un Giacometti en catimini. Voilà ce que propose la maison Sotheby’s, qui a annoncé mercredi la mise en vente d’une sculpture monumentale du sculpteur suisse, Grande Femme (1960). Cette vente se fera en toute discrétion, comme l’explique Artnet News. Depuis mercredi, les «participants qualifiés» sont invités à enchérir dans un circuit clos et confidentiel. La seule condition est que ces offres excèdent le minimum fixé à 90 millions de dollars, soit 76 millions d’euros.

Si Sotheby’s refuse de dévoiler l’identité du vendeur, Bloomberg affirme que l’œuvre appartenait jusqu’alors au milliardaire Ron Perelman, qui a fait fortune dans l’industrie des cosmétiques. Toutes les offres reçues d’ici le 27 octobre à midi seront étudiées par le directeur juridique de Sotheby’s et par un auditeur externe. L’œuvre sera adjugée à l’enchérisseur proposant l’offre la plus élevée.

Selon Sotheby’s, la sculpture est l’une des œuvres les plus remarquables d’Alberto Giacometti à apparaître sur le marché depuis L’homme au doigt (1947), adjugé à un prix record de 141,3 millions de dollars en 2015.

Nous nous sommes aperçus récemment, notamment grâce au confinement, que le marché de l’art est bien plus souple que ce que nous pensions

Brooke Lampley, directrice adjointe du département de beaux-arts de Sotheby’s

«Nous nous sommes aperçus récemment, notamment grâce au confinement, que le marché de l’art est bien plus souple que ce que nous pensions, explique à Artnet News Brooke Lampley, directrice adjointe du département de beaux-arts de Sotheby’s. Nous estimions qu’une telle œuvre méritait une présentation sur mesure. C’est une façon de reconnaître son attrait international, mais aussi de préserver la confidentialité et la discrétion que les gens cherchent souvent lorsqu’ils enchérissent de telles sommes».

Cette vente n’a pas tout à fait été pensée comme les précédentes. «Ce n’est pas notre première vente aux enchères close, mais nous avons veillé à bien structurer celle-ci et à l’envisager d’une façon qui bénéficie le plus possible au consignataire», explique Brooke Lampley.

Grande femme I est issue d’une série de quatre figures féminines monumentales, chacune haute de 2,7 mètres, que l’artiste a créée en 1960 pour une installation en extérieur à New York. Si cette installation n’a jamais été achevée, les sculptures ont souvent été exposées à la fois indépendamment et ensemble.

«La silhouette envoûtante et allongée de cette sculpture, immobilisée par de grands pieds fermement arrimés à leur socle, surplombe celui qui l’observe avec la permanence et la force d’un arbre géant», écrit Sotheby’s dans un communiqué.

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