Fatma Saïd, soprano solaire


Révélée lors du Concert de Paris le 4 juillet, La chanteuse égyptienne de 29 ans sort un premier album, «El Nour», à la croisée des mélodies européennes et orientales.

«Je me sens totalement égyptienne. Mais j’ai toujours senti, quand j’étais petite, quelque chose qui me reliait à l’Europe et à sa culture à travers le chant», confie Fatma Saïd.
«Je me sens totalement égyptienne. Mais j’ai toujours senti, quand j’étais petite, quelque chose qui me reliait à l’Europe et à sa culture à travers le chant», confie Fatma Saïd. Fischnaller/Warner Classics

Le ney fait entendre son chant oblique sur les miroitements harmoniques du piano, se détachant tel un mirage sur l’horizon ravélien. Son étrange sensualité est une porte ouverte sur l’Orient. À la fois mystérieuse, et irrésistiblement attirante. «L’ombre est douce et mon maître dort…», annonce la voix alanguie de Fatma Saïd. La soprano égyptienne semble avoir fait siens les vers de Klingsor. Jouant de mille colorations pour en accentuer les contours. N’hésitant pas à user d’une voix pointue pour dessiner la barbe blanche du vieux maître, ou éthérée pour évoquer la courbe fine du visage du bel indifférent. Ces partis pris artistiques en disent long sur la personnalité de la chanteuse.

Son premier album, El Nour, paru le 16 octobre chez Warner, est à son image. Lumineux mais jamais consensuel. Populaire mais sans compromission. La Shéhérazade de Ravel y croise des mélodies espagnoles de Manuel de Falla, Lorca ou Obradors. Le piano s’y efface derrière la guitare. Autre parti pris audacieux,

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