Drunk, Calamity, Princesse Europe… Les films à voir ou à éviter cette semaine


À voir

Drunk , comédie dramatique de Thomas Vinterberg, 1h55

Selon un philosophe scandinave, l’être humain serait beaucoup plus performant avec en permanence 0,5 gramme d’alcool dans le sang. La difficulté consiste à maintenir le niveau. La théorie séduit quatre amis danois qui commencent à la mettre en pratique au cours d’un dîner gastronomique. En sortant du restaurant, ils décident d’appliquer ce programme de façon scientifique. La médaille a son revers. Il y a toujours le verre de trop. Les chiens sont lâchés. Cul-sec et gueules de bois garantis. Vinterberg fait souffler son pays dans le ballon. Chez lui, l’ivresse est un spectacle. Il renverse les tables et les préjugés, décrit une société imbibée et inhibée, montre une énergie et une drôlerie peu communes. Cette crise de la quarantaine est à consommer sans modération. Le film excite, dérange, séduit. La sobriété est un vilain défaut. Il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark. Rouge ou blanc ? That is the question.

> > Lire l’intégralité de la critique sur Le Figaro Premium

Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary , film d’animation de Rémi Chayé, 1h22

Calamity, une enfance de Martha Jane ­Cannary (prix du meilleur long-métrage au festival d’Annecy) suit les aventures d’une fillette de 10 ans à la fin du XIXe siècle pendant la conquête de l’Ouest. «Le film est une vraie fiction avec un questionnement sur le genre, ce que signifiait être une fille et être un garçon , souligne Rémi Chayé. Si Martha se coupe les cheveux et porte un pantalon, c’est pour des raisons pratiques, elle agissait toujours de façon spontanée et aimait se déguiser, réinventer sa vie, sa construction passait aussi par la modification de son apparence», insiste le réalisateur. L’enfant évolue dans un milieu où les femmes, souvent prostituées ou lavandières se faisaient parfois passer pour des hommes. «Elle, elle assumait d’être une femme en se conduisant comme un homme», résume le metteur en scène, son premier fan.

> > Lire l’intégralité de la critique sur Le Figaro Premium

Princesse Europe , documentaire de Camille Lotteau, 1h49

La meilleure comédie de l’automne est un documentaire sur Bernard-Henri Lévy. L’ancien nouveau philosophe a donné carte blanche au réalisateur trentenaire pour le filmer pendant la campagne des élections européennes de 2019. BHL sillonne alors l’Europe avec une pièce de théâtre qu’il a écrite et qu’il interprète, Looking for Europe. Par le montage et la voix-off, Lotteau transforme le making-of en portrait malicieux de l’intellectuel médiatique, narcissique et passionné, ridicule et non dénué de panache. Lotteau et sa caméra restent à la porte des conciliabules avec Steve Bannon, Viktor ­Orban ou encore le président de l’Ukraine Petro Porochenko. Il en profite pour échanger par SMS avec sa «pote “gilet jaune”», correspondante mystérieuse qui fait entrer le point de vue du peuple dans la bulle BHL. Il va aussi recueillir une autre parole que le discours officiel et institutionnel. Celle de la poétesse Luna Miguel à Barcelone, de l’écrivain polonais Andrezj Stasiuk à Gdansk ou d’un groupe de jeunes gens à Belfast, à l’entrée d’un pub, qui dit sa fierté d’être irlandais. Un autre visage de l’Europe.

> > Lire l’intégralité de la critique sur Le Figaro Premium

A Dark, Dark Man , film policier de Adilkhan Yerzhanov, 1h50

Comme son titre ne l’indique pas, A Dark Dark Man est un film du Kazakhstan. Il aurait pu s’intituler A Dark Dark World. Son héros, Bekzat, est un homme encore jeune mais il est déjà un flic pourri jusqu’à la moelle. Sauf qu’il n’est pas le seul. Au fin fond des steppes kazakhes, tous les hommes sont corrompus, véreux, méchants. Flics, truands, médecins ou hommes politiques, on peine à les distinguer. Seul Pukuar, un simple d’esprit, ne ferait pas de mal à une mouche. Quand on découvre le cadavre d’un petit garçon, on en fait un coupable idéal pour masquer ce qui ressemble à un réseau pédophile. Bekzat est chargé de l’éliminer mais Ariana, une journaliste, vient compliquer les choses qui ne sont jamais très claires ni explicites. Découvert avec La Tendre indifférence du monde, le réalisateur Adilkhan Yerzhanov mélange violence et humour absurde à la façon d’un certain cinéma américain, tendance Tarantino et frères Coen. Mais il y a aussi quelque chose d’un peu poseur et de complaisant dans sa mise en scène qui prend un peu trop son temps pour raconter une histoire qui n’a rien non plus de franchement passionnant.

On peut voir aussi

Les Trolls 2 – Tournée mondiale , film d’animation de Walt Dohrn et David P. Smith, 1h34

Reine Barb, membre de la royauté hard-rock, aidée de son père Roi Thrash, veut détruire tous les autres genres de musique pour laisser le rock régner en maître. Le destin du monde en jeu, Poppy et Branch, accompagnés de leurs amis – Biggie, Chenille, Satin, Cooper et Guy Diamond – partent visiter tous les autres territoires pour unifier les Trolls contre Barb, qui cherche à tous les reléguer au second-plan.

30 jours max , comédie de Tarek Boudali, 1h27

Rayane est un jeune flic trouillard et maladroit sans cesse moqué par les autres policiers. Le jour où son médecin lui apprend à tort qu’il n’a plus que trente jours à vivre, Il comprend que c’est sa dernière chance pour devenir un héros au sein de son commissariat et impressionner sa collègue Stéphanie.

The Good criminal , thriller de Mark Williams, 1h39

Tom, un légendaire voleur de banque décide de se ranger et passe un deal, contre son immunité, avec le FBI qui n’a jamais réussi à lui mettre la main dessus. Il réalise vite que les Fédéraux ont un autre plan en tête : partager son butin et le faire accuser d’un meurtre. Pris au piège, pourchassé par la police et le FBI, il décide de reprendre les choses en main et se lance dans une vengeance explosive.

Una Promessa , drame de Gianluca De Serio et Massimiliano De Serio, 1h44

Sous un soleil de plomb, au sud de l’Italie, Angela part avec d’autres travailleurs clandestins dans les champs, d’où elle ne reviendra pas. Face à cette disparition tragique et mystérieuse, lancés dans une quête de vérité, son mari Giuseppe fait la promesse à leur fils Antò de lui rendre sa mère.

La Première Marche , documentaire d’Hakim Atoui et Baptiste Etchegaray, 1h04

Le 9 juin 2019, quatre étudiants mènent à Saint-Denis la première Marche des fiertés en banlieue. 50 ans après Stonewall, Youssef, Yanis, Annabelle et Luca imposent le combat LGBT là où personne n’avait voulu l’imaginer.

Paris Calligrammes , documentaire d’Ulrike Ottinger, 2h09

Paris Calligrammes est un film d’art et essai, un long-métrage documentaire, réalisé par Ulrike Ottinger, réalisatrice allemande, emblème de l’avant-garde en Allemagne et du pop Art, aujourd’hui âgée de 75 ans. Elle raconte le Paris des années 1960 qu’elle a connu, évoque en particulier une librairie, Calligramme, dirigée par Fritz Picard, où elle a rencontré des avant-gardistes allemands et français issus de la littérature et de l’art.

No Way , documentaire de Ton van Zantvoort, 1h21

Abandonner son troupeau ? Trouver un autre boulot ? Tout envoyer paître ? Pour Stijn, c’est «No way». Il se battra jusqu’au bout, contre vents et marées et lois du marché. Et il n’est pas seul.

Les Équilibristes , documentaire de Perrine Michel, 1h39

On ne vient pas ici pour guérir, mais pour vivre le plus pleinement possible ses derniers jours. Ici, c’est un service de soins palliatifs. Au quotidien, des soignants font corps et s’écoutent les uns les autres, pour être au plus près des patients. En parallèle des scènes montrant une médecine pleine d’humanisme, la voix de la cinéaste se fait entendre.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*