Katia et Marielle Labèque, Les Enfants terribles du piano


Non, elles ne sont pas jumelles ! Même si, en concert, on les voit toujours ensemble. Katia et Marielle Labèque forment un duo iconique de la musique classique. À l’origine, les deux sœurs s’étaient spécialisées dans le répertoire du piano à quatre mains. Mais, par la force des choses, sans doute parce que les œuvres pour deux pianos ne sont pas légion, ces artistes curieuses et peu farouches devant l’innovation et la nouveauté se sont laissées aller à des « expériences », comme elles disent.

Le premier essai fut une réussite : leur version pour deux pianos de Rhapsody in Blue, de Gershwin, fit un tabac et les propulsa sur le devant de la scène. Désormais, elles s’intéressent au contemporain, au jazz, et ont créé leur propre label musical – KML -, qui leur permet de se lancer librement, au gré des rencontres et des découvertes, sans les lourdeurs d’une major.

Les voici avec un nouveau disque, travaillé avec le pape de la musique répétitive, Philip Glass. Un opéra que le compositeur américain avait écrit en s’inspirant des Enfants terribles, de Cocteau, et qu’il a adapté pour deux pianos. Katia et Marielle l’ont enregistré près de Bayonne, où elles sont nées, dans une ancienne ferme reconvertie en studio d’enregistrement – avec sérieux et minutie, comme dans tout ce qu’elles entreprennent. Elles nous y ont reçus, heureuses de nous jouer quelques extraits de ce nouvel opus, en réalité très abordable et sans les dissonances qu’on attribue généralement au contemporain. On y entre comme dans un roman et on s’y laisse guider. Avec plaisir et délectation.

Glass-Labèque – Les Enfants terribles, Deutsche Grammophon. En concert à la Philharmonie de Paris les 12 et 14 novembre, à Rouen le 22.

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