Nuit Blanche, Thomas Dutronc, Miss Nina Simone… Les spectacles à ne pas manquer


La Nuit Blanche

Le samedi 3 octobre, les Parisiens sont invités à célébrer la 18e édition de la Nuit Blanche, avec toutes les mesures sanitaires nécessaires. Parmi les festivités, on retient, les lectures de textes (Victor Hugo, Charles Dickens, Pline l’Ancien) par Lorenzo Lefèbvre au cœur de l’exposition Pompéi, spectaculaire et immersive, au Grand Palais de 20 h à minuit. (Inscription obligatoire). Une soirée avec le rockeur mélancolique et lettré de Rodolphe Burger à la Philharmonie, concert gratuit de 30 minutes à partir de 20 h 30 (sur réservation). À voir également l’installation interactive monumentale Jardin de lumière. Sorte de tapis persan de 11 mètres de long réinventé par l’artiste qatarienne Ghada Al Khater et le studio parisien Bonjour Interactive Lab au Kiosque des Champs-Élysées (3, av. Edward Tuck, 8e) de 19 h à 7 h.
Nuit Blanche, le 3 octobre à Paris.

THÉÂTRE

Iphigénie , une mise en scène très clinique

Iphigénie au théâtre de l’Odéon, ateliers Berthier. Simon Gosselin

Pour sa rentrée, Stéphane Braunschweig met en scène la tragédie de Racine en s’appuyant sur un dispositif bifrontal. Les spectateurs masqués sont assis de part et d’autre d’un plateau rectangulaire encadré par deux écrans qui représentent la mer. Sur des chaises blanches comme les deux posées sur l’estrade, où figurent également une fontaine à eau inutile et une porte vitrée. Décor de bureau austère qui ne sert pas les passions funestes des héros grecs.
Assoiffé de gloire, Agamemnon entend obéir à l’oracle qui lui demande de sacrifier sa fille Iphigénie. Puis se rétracte. Stéphane Braunschweig se contente de faire entrer et sortir les acteurs ; au moins, la distanciation sociale est respectée. Agamemnon et Ulysse sont en costume-cravate, Iphigénie – ce soir-là, Suzanne Aubert, survoltée -, en tailleur-pantalon blanc, et l’« Étrangère », en noir, forcément. La langue est belle, mais les acteurs ne sont pas toujours audibles.

Odéon-Théâtre de l’Europe, Ateliers Berthier (Paris 17e). Durée : 2h15. Jusqu’au 14 novembre.

Marie des poules, gouvernante chez George Sand

Tel un conteur, Gérard Savoisien raconte l’histoire d’une servante, Marie Caillaud, 11 ans et illettrée, qui deviendra une bonne comédienne. Mais aura le malheur de s’éprendre de « Monsieur Maurice », le fils de George Sand. Béatrice Agenin est au sommet de son art aussi bien sous la robe de l’écrivain que dans celle de la fillette et son « drôle de patois ». (Elle a reçu le Molière 2020 de la meilleure comédienne dans un spectacle de théâtre privé). Arnaud Denis et François Nambot qui lui donnent la réplique en alternance sont au diapason. Le premier signe également une mise en scène précise tout à fait adaptée au château de Nohant-Vic (Berry), le domaine de George Sand reconstitué en miniature. Succès oblige -la troupe a au droit à une standing-ovation lors de la reprise-, cette pièce élégante est donnée dans la grande salle.

Théâtre Montparnasse (14e), jusqu’au 20 décembre.

Le Square

Dans ce texte de Marguerite Duras, le metteur en scène Bertrand Marcos reprend un dialogue entre deux personnages: une jeune bonne qui espère un jour se marier et un voyageur de commerce plus âgé qui affirme «faire comme tout le monde». Reprise attendue d’un spectacle qui n’a été joué que six fois à cause de la pandémie. Elle est jouée par deux comédiens talentueux, Mélanie Bernier et Dominique Pinon.

Le Lucernaire (Paris 6e), jusqu’au 8 novembre.

HUMOUR

Féministe pour Homme

Ex-chroniqueuse à France Inter, Noémie de Lattre ne craint pas de dire qu’elle a modifié sa poitrine et la couleur de ses cheveux. Sans façon, pour le plaisir tout simplement. Elle donne envie de suivre son exemple. Et d’être libre. Un spectacle intelligent.

Pépinière théâtre (Paris 2e), jusqu’en janvier.

Miss Nina Simone

Miss Nina Simone Aurore Vinot

Dirigée par Anne Bouvier, l’actrice et chanteuse Jina Djemba (repérée en Madame de Tourvel dans Les Liaisons Dangereuses, mise en scène par John Malkovich) prête son beau timbre de voix à une légende du jazz disparue en 2003. Ce spectacle qui revient en majesté sur les dernières années de sa vie est adapté du livre de Gilles Leroy, Nina Simone, roman (Editions Mercure de France, 2013).

Théâtre de l’Œuvre (9e), jusqu’en janvier.

MUSIQUES

Angélique Kidjo

Après avoir réenregistré le chef-d’œuvre des Talking Heads Remain in Light, cette immense interprète a choisi de rendre hommage à la Cubaine Celia Cruz. Une de ses plus grandes influences, dont elle a goûté la musique enfant, au Bénin. Avec Meshell à la basse et le regretté Tony Allen à la batterie, l’album, réalisé par David Donatien, a déjà valu un Grammy Award à cette femme ultracharismatique. «J’ai raté plusieurs occasions de travailler avec Celia, mais je n’étais pas prête», disait l’an passé cette proche de Philip Glass qui s’est établie à New York, d’où sa carrière rayonne comme peu d’autres.

Maison des arts de Créteil . Place Salvador-Allende (94). Le 3 octobre à 20 h. 13 et 22 €.

Thomas Dutronc

Thomas Dutronc. François Bouchon/Le Figaro.

Son album Frenchy est l’un des plus gros succès de cette année si particulière. En choisissant de reprendre les standards français qui ont le plus voyagé dans le monde – de La Mer de Charles Trenet à Get Lucky de Daft Punk en passant par My Way de Claude François – Thomas Dutronc signe un disque solaire et lumineux. Entouré par des musiciens d’exception, le quadragénaire chante mieux que jamais, avec un mélange de sérieux et de décontraction qui n’appartient qu’à lui. Cette parenthèse entre deux disques de compositions originales lui a aussi permis de se frotter à des invités de choix : Billy Gibbons de ZZ Top, Stacey Kent, et, surtout, Diana Krall et Iggy Pop, qu’il a réunis pour une séance unique à Miami.

La Cigale , 120, boulevard de Rochechouart (Paris 18e). Le 2 octobre à 18 h et 21h. 60€.

Nathan Roche

Nathan Roche est un artiste lunaire. Un personnage aux allures de Rimbaud moderne affublé d’une tignasse blonde hirsute, récitant des textes cosmiques sous une voix de crooner fatigué. Cofondateur du groupe de rock-garage français Villejuif Underground depuis 2016, l’Australien n’a pourtant jamais perdu ses rêves d’ailleurs. Après avoir publié 20 poèmes mis en musique sur Self Portrait Froc A Préviens L’if (Radines Froc Varions Pétri Collections No Aune Bouc), il faisait son retour en janvier dernier avec Piano, roman & bicycle. Un EP en solo sous forme de capharnaüm auditif, dans lequel il étale des histoires loufoques extirpées du quotidien, où se croisent des pneus Vélib’ et des pianos dans des gares.

Petit Bain . 7, port de la Gare (Paris 13e). Le 30 septembre à 19h.

CLASSIQUE

Passer une nuit blanche

Comme chaque année, la Philharmonie de Paris ouvre ses portes pour la Nuit blanche. Compte tenu du contexte sanitaire, pas de déambulation debout dans les salles mais des concerts en configuration assise et distanciée. Dont une « nuit du quatuor » qui fera dialoguer le travail de la plasticienne Fabienne Verdier avec de jeunes quatuors tels que les Hanson ou les Tchalik.

Cité de la Musique , le 3 octobre dès 20 h.

DANSE

Mathurin Bolze sur Les Hauts Plateaux

Les Hauts Plateaux. Brice Robert.

Les chorégraphes et autres découpeurs d’espace prisent au plus haut point le travail de Mathurin Bolze. C’est un trampoliniste. Avant Yoann Bourgeois, il a travaillé sur le point de suspension. L’endroit où, en plein vol, le corps semble s’arrêter avant de commencer sa chute irrémédiable. Mathurin Bolze signe depuis longtemps ses propres spectacles. Il n’a pas son pareil pour poser des questions en l’air. C’est un trampoliniste qui pense. Les dernières qu’il lance pèsent tout leur poids de menaces. Bolze se penche sur nos horizons plombés. On n’est plus à l’orée d’un monde nouveau mais dans l’analyse des dégâts. Bolze les évoque à sa manière, en convoquant sur les deux trampolines qui composent le dispositif scénique, des acrobates et contorsionnistes qui ne sont pas trampolinistes. La diversité des intervenants permet de souligner la solidarité qui se crée dans une humanité au bord de la catastrophe. Et son pouvoir d’adaptation. Même si Bolze évoque un temps la tentation des hommes à se transformer en robots.

MC 93 , 9, boulevard Lénine, Bobigny (93). Du 2 au 10 octobre. Loc. : 01 41 60 72 72.

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