son incroyable ascension de l’aiguille creuse


EXCLUSIF – Pour échapper à l’esprit de sérieux qui nous gouverne et aux masques qui nous étouffent, l’auteur de «La Panthère des neiges» est parti en chapeau haut-de-forme sur les traces du héros de Maurice Leblanc à Étretat.

Dernière relecture de «L’Aiguille creuse» avant l’assaut.
Dernière relecture de «L’Aiguille creuse» avant l’assaut. Thomas Goisque pour Le Figaro Magazine

L’esprit de l’aiguille

Aucune falaise ne laisse de marbre. En Normandie, les parois sont blondes comme le beurre. Nous avions dormi à leur pied, sur les galets de la plage d’Antifer entre Le Havre et Étretat. Les murailles de la Côte d’Albâtre mesurent 80 mètres. Les désespérés s’y jettent à mourir. Le mariage de la mélancolie normande, du calva et de la géologie fait exploser les taux de suicide. Dans mon sac de couchage, les puces de plage me caressaient. Il aurait été absurde de mourir écrasé par un Normand neurasthénique.

Au matin, à l’heure des bulotiers, nous mîmes notre canot à l’eau. Philibert Humm ramait, coiffé d’un chapeau melon, Daniel du Lac barrait, coiffé d’un haut-de-forme. La mer était une flaque de jais. Nous étions en frac, habit des frasques. Les amis souquaient, je regardais filer la côte car le cabotage est un cinémascope: Roche aux Chiens, arche de la Manneporte, valleuse et plage de Jambourg. Plein est, dans l’axe de la proue, l’aiguille d’Étretat se dressait. Notre aimant. Le soleil se

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