«Le grand inquisiteur», petit rouge potache


À l’Odéon, ce spectacle de Sylvain Creuzevault mêle les pensées de Dostoïevski, Trump, Thatcher, Staline et Marx. Un mélange de sketchs laborieux.

Par Etienne Sorin

Le Grand Inquisiteur (Sava Lolov), et Margaret Thatcher (Frédéric Noaille) en plein questionnement.
Le Grand Inquisiteur (Sava Lolov), et Margaret Thatcher (Frédéric Noaille) en plein questionnement. Simon Gosselin

On veut bien se réjouir de retourner au théâtre, même en portant des masques et en se laissant infantiliser (lavez-vous les mains, sortez de la salle à l’appel de votre rang), mais certains directeurs ont un sens de la fête assez douteux.

Prenez Le Grand Inquisiteur par exemple. Ce spectacle n’était pas prévu dans la saison de l’Odéon mais il en fait l’ouverture. Sylvain Creuzevault travaillait à une adaptation des Frères Karamazov (celle-ci aura bien lieu en novembre) quand ce chapitre du roman de Dostoïveski, à la lumière de la pandémie, lui a inspiré un spectacle autonome: «Nous avons ressenti que l’ensemble de la production sociale, fondée sur les capacités industrielles de production mondialisée, nous éloignait à ce point de nous-même qu’il a fallu le grand retour de la mort en vrai pour nous faire prendre conscience des forces de la vie, et que du désir en nous n’était pas machinisable, ne serait plus machinisé.»Le dialogue entre le pieux Aliocha et son frère Ivan, l’intellectuel

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