Une exposition au musée de l’Orangerie à Paris met en lumière l’univers tourmenté du peintre italien qui, toute sa vie, a remis en question le rapport de l’homme à la réalité. Visible ou invisible.
Né en Italie en 1888, élevé en Grèce, élève des Beaux-Arts de Munich, peintre à Paris où il fut exposé dès 1913 par le galeriste Paul Guillaume, Giorgio De Chirico (1888-1978) était un artiste singulier. Loin du réalisme mimétique et du naturalisme des impressionnistes qui dissolvaient la figure dans la lumière, cependant, ce peintre était un anti-moderne. Contemporain des révolutions plastiques qui bouleverseront la peinture au XXe sièclee siècle (abstraction, cubisme, dadaïsme), il n’a pas épousé leur credo – la déconstruction des formes et des figures, qui allait devenir l’un des dogmes plastiques du XXee siècle.
Une œuvre en forme de paradoxe énigmatique
La figure est au contraire au centre de l’œuvre de De Chirico. Mais une figure presque familière, mimétique, rassurante. Elle veut être, au contraire, contrainte, déroutante et décalée, empreinte d’un « Étrangeté inquiétante ». Si les peintures de cet artiste hors du commun ont fasciné et fascinent encore, c’est qu’elles forment une œuvre qui est avant tout un paradoxe énigmatique.
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