La nouvelle avait jeté un froid sur une soirée qui s’annonçait pourtant assez magique. Jusuf Nurkic qui perd sa grand-mère quelques heures avant l’un des matchs les plus importants de sa carrière, on a connu des stories plus agréables à conter. Puis les Blazers ont fait front autour de leur pivot, et Jusuf a sorti un match… phénoménal.
On vous laisse donc imaginer l’état d’esprit dans lequel devait se trouver Jusuf Nurkic avant ce match ô combien important. Chaque être humain est différent et réagit à sa manière à l’épreuve du deuil, et ce soir le pivot des Blazers avait semble-t-il décidé de se servir du basket comme d’un exutoire. Le résultat ? Une performance ma-jus-cule, au moment où son équipe en avait le plus besoin. Un Zach Collins rapidement touché à la cheville et qui ne mettra les pieds que sept petites minutes sur le terrain, un Hassan Whiteside stratosphérique…ment nul, et donc un Jusuf Nurkic qui se retrouve en seul gardien du temple pour contrer les assauts d’une autre grosse bestiole européenne en la personne de Jonas Valanciunas.
22 points à 8/14 au tir dont 2/3 du parking et 4/9 aux lancers, 21 rebonds, 6 passes, 2 contres et 2 steals en 41 minutes
Quelques approximations défensives pour rentrer dans le moule d’une équipe parfois en dilettante ? Passons, car ce que la bête bosnienne a proposé ce soir est de l’ordre des soirées all-time compte tenu du contexte. De l’adresse longue distance, plutôt rare, mais surtout un combat de tous les instants pour sortir son équipe du piège qui commençait à se faire de plus en plus évident. On savait Jusuf Nurkic parmi les joueurs les plus durs de la Ligue mais ce soir c’est avec une énergie supplémentaire assez logique à déceler que Nurk a joué, et si les snipers de Rip City ont fait le job en fin de match on se rappellera longtemps du coup de main donné par le pivot. Plus qu’un match de basket, une vraie démonstration de force mentale et au meilleur des moments, parce que le hasard fait parfois tristement bien les choses.
Respect Mr. Nurkic, respect, immense respect. Car c’est désormais avec le sentiment du devoir accompli que le garçon va pouvoir faire son deuil.