Lil Buck Real Swan, Light of my Life, The Crossing… Les films à voir ou à éviter cette semaine


À voir

  • Lil Buck Real Swan , documentaire de Louis Wallecan, 1h25

Louis Wallecan, le réalisateur de ce documentaire, a consacré plusieurs années de sa vie à suivre Lil Buck, pour comprendre ce que le garçon a dans la tête. La danse est un moyen de traduire ce qu’on a dans la tête : des rêves, des dépits, des colères, des espoirs qui ne se réaliseront probablement jamais. Lil Buck danse les siens. Avec plus d’acharnement que les autres. Il a eu aussi envie de découvrir d’autres danses et de voir ce que le monde du ballet pourrait apporter au jookin. Le réalisateur Louis Wallecan fait le grand écart entre les soirées dans la zone de Memphis et ­celles du gotha de la danse où Lil Buck sidère. La caméra n’invente pas une féerie. Memphis a ses cruautés. Wallecan suit le talent d’un ­garçon qui ouvre une sacrée trajectoire mais reste malgré tout sur le macadam.

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  • Les révoltés de l’an 2000, thriller de Narciso Ibanez Serrador (1977)

Charmantes vacances. Un couple de touristes anglais débarque sur une île espagnole où les adultes ont disparu. Que leur ont fait les enfants ? Ce classique introuvable dégage un solide parfum sulfureux. Le décor ensoleillé contraste avec la noirceur du propos. La chaleur accompagne une violence qui finit par dire son nom. Filmage au papier de verre, acteurs ringards de série B (une blonde enceinte et son mari moustachu en pattes d’éléphant), hémoglobine à la louche, le malaise est au rendez-vous. Cela donne quelque chose de malsain, entre Sa majesté des mouches et Le Village des damnés. Il est conseillé d’annuler son séjour à Almanzora.

On peut voir

  • The Perfect Candidate , drame d’Haifaa al-Mansour, 1h45

Médecin célibataire dans une petite ville d’Arabie saoudite, Maryam (Mila Alzahrani) crée l’événement en se présentant aux élections municipales. « Issue d’un milieu ni pauvre ni riche, elle va mettre du temps à trouver sa propre voie et son identité, et à gagner le respect des autres », explique la cinéaste. Après Wajda, qui l’a révélée en 2013, puis Mary Shelley en 2018, Haifaa al-Mansour voulait offrir un film « très personnel ». Si son pays natal s’est ouvert – « les règles vestimentaires se sont assouplies » – il est encore soumis au patriarcat. Maryam espère un poste de chirurgienne dans un grand hôpital, mais, pour prendre l’avion, elle doit obtenir l’autorisation de son père, qui est en tournée – il joue dans un groupe de musiciens.

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  • The Crossing , drame de Bae Xue, 1h39

Peipei est une «dafeizi». Sa mère vit à Shenzhen, le port chinois frontalier de Hong-Kong tandis que son père réside dans l’ancienne colonie britannique. Tous les jours, la lycéenne traverse la frontière pour aller étudier à Hong Kong, où elle retrouve son amie Jo, gosse de riche, qui ne rêve que d’une chose : passer Noël au Japon. Pour se payer ses billets d’avion, Peipei multiplie les expédients et les petits boulots. Sa chance tourne le jour où le petit-ami de Jo lui propose de participer à son trafic de téléphones portables de contrebande entre les deux villes.

Présenté au Festival de Toronto et à la Berlinale en 2019, The Crossing a réuni un million de spectateurs dans l’empire du milieu ; Le film a le pouls rapide et refuse la contemplation. À l’image de son héroïne et d’Hongkong bouillonnant d’énergie et d’agitation. L’ivresse de l’indépendance, les premiers frissons du désir, l’illusion d’être enfin une adulte donnent à Peipei (Yao Huang spontanée et naïve à souhait), écartelée entre deux rives, l’ancrage qui lui manque.

Une dichotomie magnifiée par la mise en scène : à la tranquillité et plans larges de Shenzhen succèdent l’étroitesse des ruelles et la verticalité des gratte-ciel d’Hongkong, noyée la nuit dans ses néons. Sous couvert de récit initiatique et malgré une fin où la morale est préservée, la réalisatrice capture aussi l’audace et la fureur de vivre d’une génération à la croisée des chemins, et déjà un vestige du passé. Les douanes ayant renforcé leurs contrôles, les trafics entre les deux villes se sont raréfiés.

  • Light of my Life , film de science-fiction de Casey Affleck, 1h59

Avec Light of My Life , Casey Affleck imagine un monde où les femmes ont été décimées par un mystérieux virus. Il joue un père inquiet protégeant sa fille, Rag (Anna Pniowsky), préadolescente à qui il a coupé les cheveux pour qu’elle ressemble à un garçon. Elle a miraculeusement survécu, à la différence de sa mère, Elisabeth Moss, qui apparaît dans des flash-back fugaces. Affleck met en scène une fin du monde qui traîne en longueur, une dystopie anti-spectaculaire, loin des canons des block­busters américains. Cette lenteur n’exclut pas une menace sourde, au contraire. Dans ce monde sans femmes ne restent presque que des hommes violents, à la misogynie décomplexée. On pense à La Route, Leave No Trace et Sans un bruit, mais le film trace son propre chemin et, tout en gardant une note minimaliste, finit par arracher le cœur.

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  • Yakari, le film , dessin-animé de Toby Genkel et Xavier Giacometti, 1h23

Après la série, le petit indien imaginé par Job et Derib passe de la case BD à l’écran de cinéma. Plus que l’adaptation littérale d’un album, le film revient aux origines, quand, grâce à la plume de Grand Aigle, Yakari apprend à parler aux animaux et à apprivoiser un mustang sauvage, Petit tonnerre. Beau comme un Sioux neuf.

A éviter

  • Voir le jour , comédie dramatique de Marion Laine, 1h31

Sandrine Bonnaire a l’air épuisé. Elle travaille en maternité. Atmosphère pesante et gardes de nuit. Les actrices, notamment Aura Atika, ne déméritent pas. Mais quand le film social se transforme en drame intime, le pathos tombe en surdosage. D’autant que l’histoire, elle, reste maigrelette : fatigue au boulot, des remords sur le passé, l’ado qui veut prendre son envol… Vous avez un spasfon ?

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