«La Bayadère», l’Inde fantasmée de Marius Petipa


VOYAGES IMAGINAIRES (5/6) – En 1877 à Saint-Pétersbourg, le chorégraphe français imagine les amours du guerrier Solor et de la danseuse sacrée Nikya dans un décor pharaonique.

La Bayadère, chorégraphie de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, à l’Opéra Bastille, à Paris, le 8 décembre 1998.
La Bayadère, chorégraphie de Rudolf Noureev d’après Marius Petipa, à l’Opéra Bastille, à Paris, le 8 décembre 1998. © Colette Masson / Roger-Viollet / Colette Masson

Artistes et écrivains ont repoussé les frontières du monde en inventant de nouveaux royaumes. Et composé une géographie devenue aujourd’hui familière.

Et pourquoi pas l’Inde? En 1877, Marius Petipa cherche un nouveau sujet de ballet. Arrivé comme danseur à Saint-Pétersbourg en 1847, il est depuis 1859 maître de ballet et chorégraphe du théâtre impérial. Fort de ce grade, il faut créer au moins un ballet chaque année, de ces fresques à grand spectacle qui faisaient l’enchantement du public avant l’introduction du cinéma. En ce XIXe siècle, le ballet comme l’opéra est une sorte de kinopanorama avant l’heure. Verdi donne Aïda, Rossini L’Italienne, Bellini Norma. Et leurs œuvres tournent dans les grandes salles d’Europe. Marius Petipa, lui, en Russie, se sent un peu seul.

Il y créera une cinquantaine de ballets. La tâche est lourde. S’il trouve sa source d’inspiration dans les contes, il la cherche aussi dans le folklore ou l’exotisme. Le XIXe, qui observe avec un effroi sacré l’entrée en scène

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