Bouleversant ou peu rafraîchissant, la critique passe un Été 85 en demi-teinte


Un dix-neuvième film aux allures de première œuvre. Avec Été 85, le réalisateur François Ozon adapte une histoire qui lui tient à cœur, celle de La Danse du coucou, roman de l’écrivain anglais Aidan Chambers. Été 1985, sur la côte normande. Lors d’une sortie en mer, Alexis (interprété par Félix Lefebvre), 16 ans, chavire et est secouru par David (joué par Benjamin Voisin), jeune homme charismatique qui cohabite avec une mère extravagante et possessive à l’extrême. Alexis vient de rencontrer l’ami de ses rêves.

«François Ozon s’amuse avec les codes du teen-movie des eighties» raconte Étienne Sorin dans les colonnes du Figaro . Mais malgré les nombreux points forts du film, «son penchant formaliste prend le dessus dans la seconde moitié du film.» Entre les allers-retours temporels et les personnages secondaires «pas franchement passionnants qui deviennent plus laborieux et artificiels», Été 85 ne parvient pas à être parfait. «Malgré cette surenchère, l’exercice de style n’est pas tout à fait vain», conclut Étienne Sorin.

Un avis partagé par Sophie Benamon pour Première qui ressent une «sensation de déjà-vu. On a également le sentiment que le réalisateur ne sait pas trop comment se dépêtrer de sa voix off». Pourtant, l’ambiance du film est un des points forts de l’œuvre, «François Ozon maîtrise le suspense comme personne». Les deux acteurs Félix Lefebvre et Benjamin Voisin, quant à eux, sont «magnétiques, fougueux et complexes».

Ce duo «formidable» plaît au Journal du Dimanche , surtout quand il est accompagné d’un «joli cortège de personnages secondaires». «À la fois grave et un poil loufoque, transgressif mais pas trop», Été 85 est une «première raclée sentimentale» qui combine à merveille «l’ironie et la tragédie». Pour Jérémy Piette de Libération , l’habileté et la douceur des cadrages de François Ozon «arrive à faire affleurer la légèreté et l’électricité des instants vécus». Le travail du réalisateur permet «d’insister sur ce que ce feu intérieur renferme de macabre» pour La Voix du Nord et Christophe Caron.

Été 85 n’arrive pas à rallier tout le monde à sa cause. Si Catherine Balle du Parisien y voit «un grand film», Olivier De Bruyn de Marianne , juge qu’il «n’égale pas» ses prédécesseurs. François Ozon «ne s’appesantit jamais, ne cache pas son émotion», estime pour sa part Jérôme Garcin dans L’Obs . Véronique Cauhapé du Monde regrette une «nostalgie sans pondération et une écriture dépossédée de l’humour qui fait tout le sel du roman» alors que le film dispose d’une «reconstitution méticuleuse de l’époque et d’une tendre observation des personnages».

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