Mort à 87 ans d’Esparbec, auteur d’Amour et Popotin et dernier des pornographes


Il n’hésitait jamais à se revendiquer pornographe et homme de lettres. L’écrivain Georges Pailler, plus connu sous le nom de plume Esparbec, auteur de plus d’une dizaine de romans ouvertement libertins comme Amour et Popotin ou encore Le Fruit défendu, est décédé lundi 6 juillet à l’âge de 87 ans, a-t-on appris auprès de son éditeur, La Musardine.

Directeur de collection aux éditions Media 1000 (où il a signé plus de 170 romans de gare) depuis les années 1980, il était considéré comme le plus emblématique des pornographes contemporains.
Dans un de ses romans les plus connus, La pharmacienne, il revendiquait son statut de pornographe.

Un pornographe esthète

Sans s’embarrasser de faux-semblants, il avait déclaré un jour à ses détracteurs: «Qu’est-ce qu’on peut raconter comme conneries sur la pornographie! Et sur la littérature! Pourquoi diable devraient-elles toujours être à hue et à dia? Pourquoi, d’un côté, la fine fleur des littéraires classée en auteurs érotiques et de l’autre, les X. La littérature ne peut-elle jamais naître de la pornographie? Lui échapper? La transfigurer sans la trahir?»

Esparbec estimait que la pornographie pouvait aussi être source de qualité : «Il y a de bons polars, de bons bouquins de science-fiction, pourquoi pas de bons pornos? Pourquoi la pornographie devrait-elle être laissée à des écrivains de second ordre? Dénués de talent? Pourquoi la vouer aux poubelles de la littérature, aux sex-shops.»

Éditeur ayant souvent eu maille à partir avec la censure, Jean-Jacques Pauvert le présentait comme «le dernier des pornographes». Le dessinateur Georges Wolinski se disait stupéfait par son audace. «Ce qu’écrit Esparbec est scandaleux, sale, fascinant, angoissant, comme tout ce que nous refoulons», avait écrit Wolinski à propos d’Esparbec dans Charlie Hebdo.

Esthète du soufre, Esparbec aimait à afficher des goûts littéraires assez classiques, avouant son attrait pour les écrivains libertins du XVIIIe siècle, Restif de La Bretonne et Crébillon fils. Le diable, avant Saint-Pierre, devrait l’accueillir à bras ouverts.

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