Mort de Linda Cristal, la fougueuse beauté qui donna la réplique à John Wayne, Tony Curtis ou Charles Bronson


Elle restera sans doute dans la mémoire des cinéphiles telle une ardente beauté mexicaine qui donna la réplique à des légendes d’Hollywood, tels que John Wayne, Tony Curtis, James Stewart, ou Charles Bronson. D’origine argentine, Linda Cristal s’est éteinte samedi à l’âge de 89 ans à son domicile de Beverly Hills, en Californie. Sa mort a été confirmée par son fils Jordan Wexler, qui a dit qu’elle était morte dans son sommeil.

Linda Cristal aura tout d’abord tourné une douzaine de films au Mexique avant d’arriver à Hollywood pour son premier rôle anglophone, dans le film Comanche (1956) de George Sherman, incarnant la fille kidnappée d’un aristocrate espagnol au Mexique.

Née Marta Victoria Moya le 23 février 1931 à Buenos Aires, Linda Cristal passe d’abord sa jeunesse en Argentine. Son père Antonio Moya Bourges est un immigrant français, un homme de presse qui publie des magazines. Sa mère Rosario Pego est italienne. Dans plusieurs interviews, Linda Cristal a déclaré que son père était entré en conflit avec un gang criminel et avait dû fuir avec sa famille à Montevideo, en Uruguay. À l’âge de 13 ans, ses deux parents meurent d’une intoxication au monoxyde de carbone dans leur voiture.

À l’adolescence, Linda Cristal étudie le chant et le piano au conservatoire. À l’âge de 16 ans, elle épouse l’acteur argentin Tito Gómez. Le mariage sera annulé après seulement quelques semaines. La future Linda Cristal pense alors suivre l’exemple de ses cinq tantes et entrer dans un couvent. Le destin en décidera autrement. Lors d’un voyage au Mexique avec son frère aîné, elle est repérée par le producteur Miguelito Alemán qui lui offre un petit rôle dans l’un de ses films. Sous le nom de Linda Cristal, la jeune femme tourne huit films avec l’acteur et producteur Raúl de Anda.

Des emplois de « jeunes femmes en détresse »

C’est à cette époque que l’actrice décide de tenter sa chance à Hollywood. Son premier film américain sera donc un western réalisé par George Sherman, Comanche, sorti en 1956 avec Dana Andrews.

Le cinéaste Blake Edwards la repère et l’engage deux ans plus tard dans sa comédie Vacances à Paris, (« The Perfect Furlough » en 1958), où elle donne la réplique à Tony Curtis et Janet Leigh. Elle incarne une star argentine, Sandra Roca, qui accompagne le caporal Paul Hodges à Paris. Grâce à ce rôle, elle remporte l’année suivante le prix de la révélation de l’année aux Golden Globes.

À la fin des années 1950, sa carrière cinématographique américaine se cantonne hélas à des emplois de « jeunes femmes en détresse » dans des westerns. Après être apparue dans Duel dans la sierra (« The Last of the Fast Guns », 1958), Le Tueur à la voix douce (« The Fiend Who Walked the West », 1958), elle apparaît dans La Fin d’un voyou (« Cry Tough»,1959), drame sur les Portoricains à New York.

Lasse de ces personnages de beauté mexicaine, Linda Cristal tente de briser son image sensuelle d’actrice latino en incarnant Cléopâtre dans Les Légions de Cléopâtre. Au moment où le film est prêt à sortir, la 20th-Century Fox annonce qu’elle vient de signer un contrat mirobolant avec Elizabeth Taylor pour la super production de Joseph L. Mankiewicz, Cléopâtre. Le studio rachète le film de Linda Cristal, le renomme Les Légions du Nil et lui réserve une sortie limitée en novembre 1960. Le film coulera sans laisser de trace.

Linda Cristal ne se décourage pas et retourne à Hollywood où elle joue aux côtés de John Wayne dans Alamo. Elle enchaîne avec un western de John Ford Les Deux Cavaliers (« Two Rode Together », en 1961) dans le rôle d’une noble mexicaine kidnappée, face à James Stewart et Richard Widmark.

À la télévision, Linda Cristal restera l’indomptable Victoria Montoya Cannon, dans la série télévisée Chaparral. Elle apparaît aussi dans la série western Rawhide où le jeune Clint Eastwood fait ses premières armes.

C’est dans Mr. Majestyk que Linda Cristal donne son dernier rôle marquant. Signé Richard Fleischer (le réalisateur de Soleil Vert), ce polar en forme de western moderne sorti en 1973 lui permet de s’offrir une romance avec Charles Bronson. Elle incarne une jolie journalière mexicaine, Nancy Chavez, qui va aider un vétéran du Vietnam reconverti en cultivateur de pastèques à affronter un tueur de la mafia et ses sbires. Mr. Majestyk est très souvent cité parmi les films préférés de Quentin Tarantino. En 1988, Linda Cristal sortira une dernière fois de sa retraite pour la série télé General Hospital.

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