Des images en trompe-l’œil? Alors que des scènes de danse à collet serré ont été largement diffusées dimanche, créant un tollé en ces temps de distanciation sociale, le ministre de la Culture Franck Riester a estimé lundi que «les consignes ont été globalement respectées sur l’ensemble du territoire» pendant la Fête de la musique. Sur fond de légère remontée de l’épidémie de coronavirus, les rassemblements de plus de dix personnes sont toujours interdits sur le domaine public, de même que les concerts spontanés. Mais les manifestations sur la voie publique pouvaient faire l’objet d’un régime dérogatoire, dans le respect des règles sanitaires.
Visiblement, certaines grandes villes ont été débordées par la liesse populaire et n’ont pas pu ou su faire appliquer ces fameuses règles, dans la rue. D’autant que jeunes et moins jeunes se sont rassemblés de leur propre chef, en l’absence de tous concerts organisés.
Un certain nombre de personnes n’ont pas respecté les consignes, ce que je regrette et déplore
Franck Riester
À Lyon, les berges du Rhône ou la place des Terreaux étaient pleines de danseurs, à Toulouse, les terrasses des bars débordaient. Un cortège en musique de plusieurs centaines de personnes a traversé Bordeaux, et à Paris, des rassemblements festifs ont envahi le canal Saint-Martin et plusieurs autres endroits.
En principe, ce sont les organisateurs, dont les bars, qui auraient dû faire respecter une distance entre les danseurs – chose qu’ils ont été bien incapables de faire. La police ne s’est pas mise, de son côté, en travers de ces rassemblements, pour la plupart spontanés.
Aurait-il fallu interdire complètement toutes sorties ce 21 juin? Et réclamer des autorisations, comme au mauvais temps du confinement? Le ministère de la Culture, pressé de toute part pour lâcher du lest, a tenté d’encadrer la soirée et préféré faire appel «à la responsabilité individuelle et collective«. Hélas, le concept de responsabilité semble ne pas faire recette auprès de tous. «Un certain nombre de personnes n’ont pas respecté les consignes, ce que je regrette et déplore», a admis le ministre, qui a lui même assisté à un concert d’un avatar de Jean-Michel Jarre, donné devant 60 personnes.
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