Strasbourg a essayé les concerts au temps du Covid et ce n’est «pas tenable»


Les directeurs de La Laiterie ont organisé un show test en imposant des règles de distanciation sociale au public de cette salle de 900 places. Le résultat s’avère inquiétant pour l’avenir des programmateurs.

Seulement 50 personnes ont pu accéder à la salle de spectacle.
Seulement 50 personnes ont pu accéder à la salle de spectacle. Capture d’écran Franceinfo

Respecter les gestes barrières et la distanciation sociale ? Pas facile pour les programmateurs des salles de spectacles d’envisager une reprise tout en respectant les règles sanitaires. Et le casse-tête n’est pas près de se résoudre, selon un essai mené vendredi à la salle de concerts La Laiterie à Strasbourg.

Les directeurs de cette salle pouvant accueillir jusqu’à 900 personnes ont organisé un concert du groupe Lyre Le Temps en s’astreignant au respect des règles sanitaires. Tous munis de masques, les 50 spectateurs présents étaient libres de se placer où ils voulaient, à condition de rester sur l’une des petites croix placées au sol à un mètre cinquante les unes des autres.

«Pas du tout tenable»

L’essai avait pour but de vérifier si l’organisation de spectacles était viable économiquement. Sans surprise, le résultat n’a pas quoi rassurer les programmateurs. Surtout pour les salles comme la Laiterie, financées en majeure partie par la vente de billets.

«On a cassé la tirelire pour faire cela ce soir, (…) ça fait des semaines et des mois qu’on discute dans notre milieu avec tous les gens de la profession et c’est clair que le modèle n’est pas du tout tenable», confie le co-directeur de la salle Patrick Schneider à Franceinfo. Côté public, on reste perplexe devant cette expérience «vraiment étrange» et «contraire aux concerts», selon les propos d’une spectatrice rapportés par nos confrères.

Il faudra pourtant s’y habituer. «Une soixantaine de concerts est prévue à compter de septembre, mais on n’a aucune information sur les conditions dans lesquelles ils vont pouvoir se produire, ajoute le co-directeur Thierry Danet au journal Le Monde . C’est pourtant une question de fond pour toute la filière. La programmation de la rentrée, ce n’est pas dans un mois et demi qu’il faudra la traiter.»

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