Le cocktail enivrant de Vox Clamantis


CRITIQUE – Avec ce nouvel album disque, l’ensemble estonien confirme que la musique chorale ne se limite pas au sacré. A écouter pour se gorger de merveilleux.

Spécialisé depuis ses débuts dans le chant grégorien, le chœur estonien Vox Clamantis s’est vite émancipé des frontières du chant sacré. Cet ensemble dirigé par Jann-Eik Tulve s’était en effet adonné à la musique minimaliste de leur compatriote, le célèbre compositeur Arvo Pärt.

Aujourd’hui, ce sont les œuvres du compositeur Cyrillus Kreek, estonien lui aussi, que Vox Clamantis explore. Disparu en 1962 et formé à Saint-Petersbourg, ce compositeur a puisé toute sa vie durant son inspiration dans les chants du folklore balte.

Par sa science de l’harmonie et de l’orchestration, il a su donner à ces mélodies profanes et sacrées leurs lettres de noblesse en les élevant au rang de musique savante. Vox Clamantis consacre à ces œuvres leur nouvel album, The Suspended Harp of Babel, paru chez ECM, où figurent également des intermèdes de Marco Ambrosini composés spécialement pour cet enregistrement.

Le résultat est un enivrant cocktail aérien où se mêlent thèmes folkloriques à des créations contemporaines. Le mélange est osé mais fonctionne à merveille. Jann-Eik Tulve, qui s’exprime dans un Français parfait à la suite de ses années passées en France au Choeur grégorien de Paris, était retourné en 1996 à Talinn pour fonder Vox Clamantis. Le groupe fait aujourd’hui l’unanimité par la qualité de ses interprétations. Un septième album à ne pas manquer.

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