Une fouille pour révéler les derniers secrets du Titanic suscite une tempête de protestations


Elle espère pouvoir trouver de nouvelles et précieuses informations. Et pourquoi pas les derniers secrets du bâtiment. Une entreprise américaine veut pénétrer l’une des salles du Titanic, échoué dans l’Atlantique en 1912. Les protecteurs de la ruine légendaire s’y opposent catégoriquement comme l’indiquait récemment le New York Times .

Lundi 18 mai, la société RMS Titanic, qui dispose du droit exclusif de fouiller le paquebot, a obtenu d’un juge fédéral la modification d’une ordonnance datant de 2000. Désormais, il lui sera possible de découper la coque à une fin scientifique, celle d’extraire le télégraphe Marconi du bâtiment. L’appareil pourrait donner des informations sur les signaux de détresse émis la nuit du naufrage, le 14 avril 1912.

«L’appareil Marconi représente une valeur historique, éducative, scientifique et culturelle d’importance», assure la juge Rebecca Beach Smith dans sa décision. Rappelant que la découpe devra être «minimale». «Nous prévoyons de le faire chirurgicalement, avec un minimum de dégâts», a ajouté David Gallo, consultant de RMS Titanic. D’après l’avocat de l’entreprise, David Concannon, la salle en question pourrait même être atteinte sans endommager le navire, en passant par une lucarne. Il insiste aussi sur la détérioration rapide du matériel au fond de l’océan pour justifier cette fouille.

«Un monument» intouchable

Ces précautions ne suffisent pas à rassurer les associations liées au Titanic. Selon Michael Kingston, vice-président du Irish Cultural Centre, et Ciaran McCarthy, un avocat spécialiste du droit maritime, le navire est intouchable car il est «un monument qui commémore une tragédie et de très pénibles épreuves familiales». L’Irlande constitue la dernière étape du Titanic avant la traversée de l’Atlantique. Des dizaines d’hommes y montèrent pour émigrer aux États-Unis. En tout, 1500 passagers du navire trouveront la mort, 700 survivront.

L’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, organe officiel de recherche et de protection des fonds marins, a, elle aussi, vertement critiqué le projet. «L’agence pense qu’un arrêt très clair doit être mis en place pour empêcher que l’expédition se produise, pouvait-on lire dans un dossier publié en avril et relayé par le New York Times. Le prétendu avantage de couper le Titanic pour récupérer l’équipement Marconi (…) ne constitue pas un réel intérêt public.» Pour l’heure, la société RMS Titanic n’a pas encore dévoilé ce qu’elle voudrait faire du télégraphe, si l’expédition ne venait pas à tomber à l’eau. Peut-être le présentera-t-elle dans son exposition permanente de Las Vegas. Pas sûr que cette issue calmera la colère de ses détracteurs…

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