Zoom « The Last Dance » – la relation entre Michael Jordan et Steve Kerr : MJ ne donnait pas la gonfle à n’importe qui pour la gagne


À travers les dix épisodes de « The Last Dance », dont les deux derniers sont sortis le lundi 18 mai, on a pu découvrir – ou redécouvrir – de nombreuses anecdotes ainsi que des histoires concernant les Bulls de Michael Jordan. Pour bien terminer, en plus du débrief dédié à l’épisode 9 et 10, on a décidé de faire un zoom sur certains passages de ce finish qui nous paraissent particulièrement intéressants. Let’s go. 

Dans chaque équipe NBA ayant décroché le fameux titre de champion, on a des role players qui sont sortis de l’ombre pour réaliser des actions décisives. Si Michael Jordan est évidemment celui qui a le plus souvent porté les siens vers les sommets, ses Bulls ne font pas exception à la règle. Parmi ces joueurs-là, on a notamment Steve Kerr, connu pour son embrouille avec MJ mais surtout pour son game winner lors du Game 6 des Finales NBA 1997.

# Deux pères assassinés 

Nous sommes au milieu du neuvième épisode de « The Last Dance ». C’est à ce moment-là qu’un focus est réalisé sur l’actuel coach des Warriors et ancien joueur des Bulls Steve Kerr. Assez rapidement, après une petite présentation du début de carrière de Stevie avant son arrivée à Chicago, le sujet de son père est mis sur la table. Comme MJ, dont le papa s’était fait assassiner en 1993 sur une aire de repos en Caroline du Nord, Kerr a perdu son père d’une façon tragique.

C’était en 1984, le 18 janvier exactement. Alors qu’il n’avait pas encore 19 ans et qu’il était dans sa première année universitaire, Steve Kerr a appris la terrible nouvelle en pleine nuit. Son père Malcolm, président de l’Université américaine de Beyrouth depuis septembre 1982, a été tué de deux balles dans la tête par deux tireurs non identifiés. Comme expliqué dans le docu-série, le Liban était dans un contexte de guerre civile, et les Américains étaient particulièrement visés. Quelques mois auparavant, en avril 1983, l’ambassade US à Beyrouth avait notamment été attaquée, alors que le contingent américain avait lui été victime d’un attentat en octobre de cette même année, tuant notamment 220 Marines. Ces différentes attaques avaient été revendiquées par l’Organisation du Jihad Islamique en réponse à la présence militaire des Américains au Liban dans le cadre de la Force multinationale de sécurité.

Si Michael Jordan et Steve Kerr n’ont jamais vraiment discuté de la mort de leur père si l’on en croit les propos de ce dernier dans « The Last Dance », l’un comprenait forcément les moments difficiles traversés par l’autre après une telle tragédie. Et cela a pu les rapprocher, même si ce n’était qu’indirectement.

# La baston du camp d’entraînement

Quelque part, Michael Jordan et Steve Kerr étaient faits pour s’entendre. Pourtant, ça n’avait pas très bien commencé, au contraire. Lors du training camp de la saison 1995-96, les deux ont été au cœur d’une grosse embrouille. Une baston même. Au taquet après l’échec de son retour, MJ était prêt à tout pour retrouver les sommets. Il voulait faire comprendre à ses coéquipiers – notamment ceux qui n’étaient pas là pour le premier three-peat comme Kerr – qu’il y avait une mission à accomplir. On ne rigole pas à Chicago. Et un jour, ça a dégénéré. Au cours d’un entraînement, Steve et Michael ont commencé à s’échanger des mots doux, et Jordan était particulièrement frustré par les coups de sifflet qu’accordait Phil Jackson à Kerr. « Comment tu peux siffler ça ?! Ça ne va pas nous aider quand on va devoir affronter des équipes comme New York qui jouent dur ! » disait MJ à Phil. L’échange verbal entre Mike et Steve s’est ensuite traduit sur le plan physique, avec les deux qui se rendaient les coups. Ils ont fini par en venir aux mains, et Kerr est reparti de l’entraînement avec un beau cocard.

Michael Jordan s’est rapidement excusé, conscient qu’il avait franchi la ligne rouge et qu’il devait mieux se comporter avec ses coéquipiers. Mais au final, cette baston a été l’une des fondations de la relation entre MJ et Steve Kerr. Dans le huitième épisode de « The Last Dance », Mike s’est exprimé sur cette confrontation, en disant que Steve avait gagné son respect à partir de là. Parce que pour répondre à Jordan et ne pas baisser les yeux, il fallait en avoir dans le pantalon. Pour l’actuel coach des Warriors, la dynamique de leur relation a véritablement changé suite à cela (via Crumpa).

« D’une façon assez étrange, c’était une étape presque nécessaire dans notre relation. À partir de là, je pense qu’on s’est beaucoup mieux compris lui et moi. On s’entendait bien mieux, on luttait ensemble et je pense qu’il me faisait plus confiance. »

# Le game winner du titre de 1997

Quelle est la marque de confiance ultime quand on joue avec Michael Jordan ? C’est simple. Si MJ vous donne le ballon dans les dernières secondes d’un match serré, c’est qu’il croit en vous. Et si ce match est un match des Finales NBA, c’est qu’il croit vraiment en vous. Lors du Game 6 contre Utah en 1997, alors que les Bulls menaient 3-2 face au Jazz avec la possibilité de décrocher un cinquième titre au United Center, Jordan a passé le gonfle à Steve Kerr pour qu’il plante le panier décisif à 86-86.

« Phil a demandé un temps mort, et Michael savait ce que la défense d’Utah allait faire. Plus tôt dans la série, dans une situation similaire en fin de match, John Stockton était venu doubler pour lui voler le ballon, ce qui avait aidé le Jazz à gagner le match. Il marmonnait un truc du genre, ‘Hey Steve, Steve, tiens-toi prêt’. […] Et je lui criais en retour, ‘Je serai prêt, je serai prêt !’ (rires). »

– Steve Kerr

Ça y est, la dernière danse est terminée. On a kiffé, on a savouré, le tout avec une bonne dose de nostalgie. Ce docu-série très attendu a tenu ses promesses et a permis à tous les fans de la balle orange, qu’ils soient anciens ou nouveaux, de se plonger au cœur des Bulls de Michael Jordan. On avait bien besoin de ça en cette période pas comme les autres.

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