Les Années heureuses de Cecil Beaton: de Paris à New York, de Cocteau à Garbo


Dans le troisième tome de ses «Mémoires», le célèbre photographe de mode anglais raconte ses années parisiennes, durant lesquelles il fréquente Picasso, Gide, Cocteau, et son retour à New York, marqué par sa rencontre avec la divine Greta Garbo.

Cecil Beaton, le 21 mai 1958 à Londres.
Cecil Beaton, le 21 mai 1958 à Londres. ©Keystone/Zuma/Leemage

Alexandre Astruc, on le sait, avait inventé la caméra-stylo. Cecil Beaton, lui, n’avait pas attendu la Nouvelle Vague pour faire l’inverse: se servir de sa plume comme d’un Leica. Le photographe a un œil de lynx. Il voit tout. Cela se vérifie dans ce troisième tome de ses «Mémoires» qui en compta sept.

Après la guerre, il est à Paris. Il passe sa vie à l’ambassade britannique. Madame l’ambassadrice, sa vieille amie Diana Cooper, conduit comme une folle. «Je navigue au radar comme les chauves-souris. Si l’on respecte les règlements de la circulation, on ne peut aller nulle part.» Beaton écrit avec la même rapidité. Il a la quarantaine. C’est l’heure d’effectuer la tournée des popotes. Son carnet de bal est plein comme un œuf. Picasso montre ses toiles. Cocteau se plaint. Gide roule lui-même ses cigarettes, avec toujours «son omniscience tranquille». Bérard n’a pas changé, la même barbe teinte au henné. Les noms propres donnent le tournis.

Dans tous ses gris unis, elle faisait penser à un Mantegna. Le raffinement, chez Garbo, avait remplacé le luxe

Cecil Beato

Beaton, qui n’a pas d’argent, est obligé de travailler.

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