À Chicago, les musées masquent leurs sculptures pour inciter les Illinoisais à faire de même


Les deux lions qui veillent sur l’Art Institute comme l’immense sculpture de Picasso de la Daley Plaza arborent un masque contre le coronavirus.

L'Art Institute a décidé que ses lions devaient donner l'exemple en portant dorénavant un masque contre l'épidémie de coronavirus.
L’Art Institute a décidé que ses lions devaient donner l’exemple en portant dorénavant un masque contre l’épidémie de coronavirus. SCOTT OLSON / AFP

Il faut que le message passe. Le gouverneur de l’Illinois a demandé à ses administrés de porter dorénavant un masque quand ils se trouvent dans la rue. Le maire de la ville exhorte, lui, ses concitoyens à se protéger et à protéger les autres. «Faites un masque, portez un masque, donnez un masque», leur a-t-il expliqué. Les grandes institutions culturelles de la cité ont donc choisi de suivre les consignes, à la lettre, en équipant leurs grandes sculptures disposées dans l’espace public.

À commencer par le très vénérable Art Institute, deuxième musée du pays après le Met de New York. L’entrée de l’institution qui vient de fêter ses 140 ans d’existence est gardée par deux immenses lions de bronze signés Edward Kemeys, grand sculpteur animalier américain de la fin du XIXe siècle. La paire de félins est devenue le symbole de la ville : on les retrouve sur les logos des équipes de sport locales, on les décore pour les fêtes de couronnes faites de branches de sapins et ils ont même été affublés d’un casque de hockey quand la ville a gagné le championnat nord-américain. Le musée a donc décidé qu’ils devaient eux aussi donner l’exemple en portant dorénavant un masque contre l’épidémie de coronavirus.

Les deux lions du sculpteur Edward Kemeys veillent sur le musée et la ville de Chicago depuis la fin du XIXe siècle. Art Institute of Chicago

Quelques centaines de mètres plus loin, sur la Daley Plaza, la tout aussi iconique statue géante de Picasso a été équipée d’une protection contre le virus. Pour ses 15 mètres de haut et 145 tonnes d’acier, il a fallu concevoir un masque sur mesure mais le «museau» est maintenant couvert et le masque maintenu par des élastiques géants qui passent derrière ses «oreilles». Le résultat est-il convaincant ? «Disons que c’est aussi beau que possible pour un Picasso équipé d’un masque», juge la responsable des œuvres d’art publiques de la ville, Lydia Ross, à la Chicago Tribune.

Le Picasso de 15 mètres de haut et 145 tonnes d’acier a lui aussi son «museau» protégé contre l’épidémie. SCOTT OLSON / AFP

Tous les masques posés reprennent d’ailleurs les couleurs de Chicago : quatre étoiles rouges posées sur un drapeau blanc liseré de bleu ciel. Et pour rassurer les plus sceptiques, les concepteurs assurent que le matériel employé non seulement résistera au climat très capricieux de la ville au printemps mais qu’il n’est pas non plus celui utilisé pour les masques du grand public. Et donc ne manquera pas aux fabricants qui cherchent désespérément de la matière première. Car, à Chicago comme en France, malgré toutes les bonnes volontés, le problème numéro 1 reste aujourd’hui de trouver des masques pour tout le monde.

.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*