Ai Weiwei dénonce la désinformation du gouvernement chinois sur le coronavirus


La Chine vit une période médiatique tumultueuse. Soupçonné d’avoir menti sur les réels chiffres du Covid-19, le gouvernement de Xi Jinping a revu le bilan à la hausse et 1290 décès supplémentaires ont été comptabilisés à Wuhan. Cette étrange gestion a interpellé l’artiste pékinois en exil Ai Weiwei, qui a largement fustigé son pays.

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Lors d’un congrès numérique organisé par le Oslo Freedom Forum, le père du «vase Coca-Cola» a exprimé son ressenti sur la situation, en pointant du doigt la censure et la désinformation. «Pendant toute cette crise du coronavirus, il y a eu beaucoup de colère et d’inquiétudes au sujet du parti communiste. La pandémie a coûté la vie à des milliers de personnes et a été subversive pour l’establishment moderne», a estimé l’artiste. «Les gens veulent simplement que les entreprises mondiales reviennent à la normale le plus vite possible [mais la campagne] n’évoque pas une vérité ou un argument clair. Ce n’est que le signe d’un nouvel échec pour le gouvernement chinois», a-t-il encore assené.

Cette «campagne», c’est celle menée pour féliciter et remercier le président chinois Xi JinPing pour sa gestion et ses efforts et dans la lutte contre le virus. «De la propagande» dit-il, vivement critiquée par l’opinion publique chinoise. «Pendant une longue période, les gens n’avaient aucune idée de ce qui se passait et cela a donné au virus une chance de se propager. Les gens de s’interrogent sur la situation réelle, et se demandent d’abord d’où vient cette maladie et comment elle s’est propagée», a souligné Weiwei, mettant en évidence la manière dont les médias sont contrôlés pour ne pas altérer l’image du gouvernement.

Selon lui, l’OMS qui un n’a pas donné un «aperçu clair de la gravité du problème» a aussi sa part de responsabilités. Cette censure, il la dénonce par ailleurs dans le monde de l’art, son domaine. «L’art joue un rôle crucial dans les sociétés, mais en Chine, il ne fonctionne jamais comme il le devrait en raison des lois strictes de censure actuelles», regrette-t-il.

Exilé à Berlin depuis 2015, Ai Weiwei continue d’exercer librement son activité. Sa dernière performance en date, Safe Passage, a Minneapolis. Pour dénoncer le sort des migrants en Europe, il a entièrement recouvert les colonnes néoclassiques du Minneapolis Institute of Art de gilets de sauvetages. La ville du Minnesota ayant le plus grand nombre de réfugiés par habitant de tous les États américains. L’œuvre est présentée dans le cadre de l’exposition itinérante When Home Won’t Let You Stay : Art and Migration.

Safe Passage à Minneapolis. Charles Walbridge/Minneapolis Institute of Art.

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