Emmanuel Macron prolonge l’interdiction des festivals «au moins jusqu’à mi-juillet»


«Nous finirons par l’emporter mais nous allons devoir vivre plusieurs mois avec le virus.» Que veulent dire ces «plusieurs mois» pour le monde de la culture et, singulièrement, pour les organisateurs de festivals ? Lors de son allocution télévisée du lundi 13 avril, Emmanuel Macron s’est efforcé de fixer à grands traits un calendrier. En partant du lundi 11 mai, nouvelle date annoncée pour la fin de la période de confinement.

Si peu à peu, estime le président, le pays doit gagner en liberté de circulation et regagner en activité économique, la vie sociale et singulièrement les activités culturelles risquent de devoir attendre encore plusieurs semaines avant de revenir à la normale. Les Français seront déconfinés le 11 mai, a-t-il expliqué, mais «les lieux rassemblant du public – restaurants, cafés, hôtels, cinémas, théâtres, salles de spectacles et musées – resteront en revanche fermés».

Le chef de l’État a également précisé que les grands rassemblements ne sont toujours pas autorisés (ils sont interdits depuis près d’un mois et demi) et que les «grands festivals et événements avec public nombreux ne pourront se tenir au moins jusqu’à mi-juillet prochain». Ce calendrier met à mal l’essentiel de la saison des festivals. D’un coup d’un seul, voilà Les Nuits de Fourvières, We Love Green, Les Vieilles Charrues, les Francofolies, les festivals de Marseille, d’Aix-en-Provence, de Montpellier annulés. Voilà donc Avignon ou Orange amputés de la plupart de leurs dates. Les organisateurs tenteront-ils de décaler leur programmation en août ou septembre, comme l’imaginent, par exemple, les patrons du Festival de Cannes ? L’exercice, déjà très compliqué techniquement et artistiquement, devient hasardeux quand on ignore quand sera levée l’interdiction. «La situation sera collectivement évaluée chaque semaine pour adapter les choses», a précisé Emmanuel Macron.

Les festivals du mois d’août sont-ils mieux lotis ? Pas sûr non plus. Le public de mélomanes, privés du Festival d’Aix ou des Chorégies d’Orange, se précipitera-t-il à La Roque d’Anthéron pour quelques récitals de piano début août ? Vont-ils réserver leurs places alors que des incertitudes pèsent encore ? Les organisateurs peuvent-ils maintenir leurs projets dans ces conditions ? Rien n’est moins certain. Les dirigeants du Hellfest, du Printemps de Bourges, du Printemps des Comédiens de Montpellier ou encore des Solidays avaient d’ailleurs jeté l’éponge quelques jours avant l’intervention présidentielle.

Il est par ailleurs probable que la levée de l’interdiction des rassemblements soit progressive (et même très progressive) comme l’avait été la mise en place des restrictions. Si, dans l’été, les événements publics de 50 ou 100 personnes peuvent être à nouveau autorisés, il faudra certainement encore du temps avant de voir l’interdit levé pour les réunions de 1000, 5000 ou 50.000 personnes.

À toutes ces incertitudes s’ajoutent enfin de nouvelles difficultés. Les frontières extra-européennes resteront fermées jusqu’à nouvel ordre, a expliqué le président de la République. Ce qui interdit la venue d’artistes de très nombreux artistes en France – sans évoquer les restrictions qui s’appliquent à eux dans chacun de leurs pays. «Nous allons devoir vivre plusieurs mois avec le virus», a expliqué Emmanuel Macron. C’est probablement l’horizon le plus raisonnable qu’artistes, producteurs et publics du spectacle vivant peuvent se fixer aujourd’hui.

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