Quand Terry Porter donnait des cours de maths à John Stockton : 41/7/6/3 en Playoffs, les Blazers avaient de la gueule en 1992


Avant de coacher les Bucks et les Suns dans les années 2000, Terry Porter était d’abord un joueur très respecté du côté de Portland. Pour ceux qui ne l’ont jamais vu dans un jersey, c’était le bras droit de Clyde Drexler chez les Blazers et nous revenons aujourd’hui sur l’un de ses plus beaux matchs en carrière. Ça se passe lors des Playoffs 1992, installez-vous, on part tout de suite.

Lieutenant de Clyde the Glide pendant les années 1980 et le début des 90’s à Rip City, il a toujours joué dans l’ombre de la légende des Blazers. Auteur d’une carrière plutôt discrète en tournant à « seulement » 12,2 points, 5,6 passes décisives et 3 rebonds en 1274 matchs, le double All-Star a passé dix saisons dans l’Oregon avant de s’envoler pour le Minnesota et enfin s’enterrer à San Antonio. C’est à Portland qu’il connaîtra ses meilleures saisons en affichant des moyennes de 14,9 pions, 7 caviars et 3,5 rebonds, cependant il ne parviendra jamais à décrocher de bague. L’équipe n’était pas assez forte pour résister aux assauts des autres monstres de la Ligue qu’étaient les Bulls, les Celtics, les Lakers et les Pistons. Rip City version nineties atteindra les Finales NBA à deux reprises et disputera trois fois les Finales de Conférence, butant sur les Bad Boys puis sur His Airness lors de l’ultime série.

Une deuxième finale à aller chercher

Replaçons le contexte. Nous sommes en mai 1992 et les Blazers affrontent le Jazz de Karl Malone et John Stockton en Finale de la Conférence Ouest. Tandis que les Taureaux sont en quête d’un deuxième titre de suite et marchent sur la Ligue en affichant un bilan de 67 victoires pour 15 défaites en régulière, Clyde et Terry terminent premiers de leur Conférence en pointant à 57 victoires, juste devant leurs adversaires de série, Utah. Après avoir échoué en Finale NBA puis en Finale de Conférence les deux saisons précédentes, Rip City a soif de vengeance et veut de nouveau jouer en juin pour offrir un deuxième titre à la franchise après le sacre de 1977. Après avoir sorti tour à tour les Lakers et les Suns assez facilement, place au Mailman, un morceau qui s’annonce difficile à manger. Le Game 1 est maîtrisé par les Pionniers à domicile (113-88) et tout ce petit monde se retrouve trois jours plus tard, le 19 mai 1992, pour le deuxième acte. L’objectif des joueurs de Rick Adelman est simple : faire le break avant de prendre l’avion pour Salt Lake City sans aucune défaite à porter dans leurs valises.

Le Terry Porter Game

Le blowout avait été tel lors du premier match que les starters avaient été économisés avec 28 minutes chacun. Suffisant pour que le meneur ait le temps de coller 26 points et distribuer 8 passes pour assurer la victoire. The Glide était, quant à lui, à côté de ses pompes puisqu’il avait terminé à 11 petits points à 5/13 aux tirs. Les joueurs ont eu le temps de se reposer pendant ces trois jours et sont prêts à en découdre. Pas le temps de niaiser comme dirait l’autre, les gars de l’Oregon sont restés sur le rythme du premier match et ont déjà 13 points d’avance à la mi-temps. Après une légère réaction d’orgueil du comptable et de son facteur dans le troisième quart, les Pionniers enflamment le Rose Quarter pour s’offrir une nouvelle victoire champagne (119-102). Il n’y a pas eu photo jusque là et Terry & Clyde voient les Finales NBA se rapprocher à vue d’oeil. Cette rencontre marquera l’histoire car il correspond au career-high au scoring de Terry Porter qui n’avait décidément pas le temps. 41 points marqués à 12/14 aux tirs dont 4/5 du parking et un excellent 13/14 aux lancers-francs, tout ça agrémenté de 7 caviars, 6 rebonds et 3 steals. Johnny Stockton avait oublié sa calculatrice à la maison pour tout compter. Son vis-à-vis lui a tout fait avec le trashtalking qui va avec. Rebonds offensifs, trois points, pénétration, pull up… Tout rentrait ce soir-là, impossible de l’arrêter. Sur cette série en six matchs, il tournera à 26 points et 8,3 passes décisives à 55% aux tirs dont 53% de loin. Les Blazers perdront les deux matchs suivants au Delta Center avant de renter à la maison pour finir le travail. Malheureusement, Michael Jordan et les Bulls étaient en mission back-to-back et Bonnie Terry & Clyde échoueront une nouvelle fois dans leur quête d’une bague de champion au tour suivant.

En ce jour d’anniversaire pour Terry Porter, il fallait marquer le coup et revenir sur l’un de ses grands classics. Trop souvent oublié lorsqu’il s’agit de se rappeler des grands joueurs de l’histoire des Trail Blazers, le bras droit de Drexler fait incontestablement partie des meilleurs. Aujourd’hui coach à l’université de Portland, le bonhomme ne compte pas lâcher la ville de l’Oregon aussi vite.

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