La cérémonie des Molières reportée au début de l’été en raison de la pandémie


Pas d’exception pour Molière. La cérémonie des distinctions théâtrales n’aura pas lieu le 11 mai comme prévu, en raison de la pandémie de coronavirus. Il n’est pour l’instant pas question d’une annulation, mais d’un report.

Bruno Solo, animateur de cette 32e édition, avait expliqué mercredi sur France Inter qu’une nouvelle date serait annoncée à l’issue d’«une grande réunion avec France Télévisions». Les organisateurs se sont effectivement réunis jeudi et ont convenu d’un report au début de l’été, «mi-juin ou début-juillet», selon Jean-Marc Dumontet, grand ordonnateur de la cérémonie.

«Tout cela exige beaucoup de souplesse, explique le patron de plusieurs salles parisiennes. France Télévision nous soutient et a accepté le principe d’une cérémonie fin juin, début juillet. Et en principe, nous pourrons la faire au Châtelet, comme prévu. Cela change la donne mais ce n’est pas très différent de quand j’ai repris les Molières en mars 2014 et qu’il avait fallu organiser une cérémonie dans l’urgence. Il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas cette année.»

Bien sûr, l’arrêt exact de la nouvelle date dépendra de quand démarrera le déconfinement. Car pour l’instant, tout est à l’arrêt. «Le premier tour des votes devait être révélé aujourd’hui, mais seul un tiers des votants se sont prononcés, souligne Dumontet. Si le déconfinement débute en mai, on peut très bien imaginer repousser le premier tour jusqu’à fin mai, avant le second tour et une cérémonie un mois plus tard.»

L’autre défi sera pour Bruno Solo. «Il va avoir la pression, poursuit le président de l’association des Molières. Il va devoir retravailler tous ses textes et réécrire sa partie. On peut imaginer que certains auteurs, dont les pièces sont actuellement à l’arrêt, pourront lui donner un coup de main. Tout le monde lui sera reconnaissant de porter le flambeau.»

Les festivals en péril

Après le report du Festival de Cannes ou d’autres manifestations culturelles prévues pour le printemps, la nouvelle était attendue. Mais n’en illustre pas moins les grandes difficultés vécues par le monde du théâtre dans sa globalité. Si le confinement prend fin le 15 avril comme annoncé – ce qui doit être confirmé -, il n’est pas dit que les activités culturelles ou tout autre type de rassemblement pourront se tenir à partir de cette date. Point d’orgue de la saison, les festivals d’été sont fortement menacés.

Le festival d’Edimbourg, plus grand événement mondial de spectacle vivant prévu au mois d’août, a annoncé mercredi son annulation. «Pour la première fois depuis plus de 70 ans, les cinq festivals qui font d’Edimbourg la plus importante destination culturelle chaque année en août ne se tiendront pas«, ont expliqué les organisateurs. Le Festival rassemble chaque année un public de 4,4 millions de personnes et 25.000 artistes au mois d’août.

Difficile d’imaginer alors la tenue du festival d’Avignon, qui se déroule sur trois semaines en juillet. Même si son directeur, Olivier Py, se montrait plutôt optimiste la semaine dernière. «Pour l’instant, la question ne se pose pas, affirmait-il à La Provence . Après, si le confinement se prolonge jusqu’en juillet, la question ne se posera plus… Pour l’instant, on a bon espoir.»

Dans tous les cas, comme le précise le metteur en scène, beaucoup de spectacles programmés auront «perdu des semaines de répétitions» en raison du confinement. Comme pour tous les acteurs du théâtre, la Cité des Papes reste dans l’expectative.

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