La fameuse saison de la maturité pour Devin Booker : toujours pas de Playoffs en vue à Phoenix, mais le projet avance enfin


Il n’y a pas d’âge pour dominer, la preuve avec Luka Doncic. Néanmoins, les Suns ont préféré miser sur Deandre Ayton que le Slovène à la Draft 2018 pour tenter de former un duo complémentaire avec Devin Booker censé remettre Phoenix sur la carte à l’Ouest. Ce n’est encore pas pour cette année mais il y a eu du mieux cette saison et le produit de Kentucky commence à montrer un autre visage depuis quelques mois. Celui d’un vrai leader de franchise.

En début de saison, on se demandait si Devin Booker pouvait devenir un guide. Un franchise player qui mène son équipe à la victoire et qui peut espérer débloquer autre chose que des récompenses individuelles dans son armoire à trophée. Cette année, ce n’est pas encore ça avec une première étoile et une invitation au concours à trois points mais une treizième place à l’Ouest. Pourtant, le sniper à la tête d’enfant semble avoir progressé dans son évolution en tant que patron sur le terrain. Déjà, il n’a plus 20 ans même si son visage continue de le laisser penser. L’éternel ado a 23 piges et si ça reste encore plus jeunes que certains rookies qui débarquent en NBA après un long cursus universitaire, il arrive pour sa part au bout de sa cinquième saison chez les pros. Sa première en tant que All-Star il est bon de le rappeler. Lorsque le forfait de Damian Lillard pour le match de Chicago a été annoncé, il ne faisait que peu de doutes que Bookie allait le remplacer. C’était d’ailleurs la volonté du principal intéressé qui voyait cela logique de céder son ticket d’or au scoreur des Suns. Sur le plan des statistiques pourtant, rien n’a beaucoup changé. On y reviendra plus tard, mais ce n’est pas la progression de ses moyennes qui a été récompensée. Alors quoi ? Quelques victoires en plus à Phoenix, déjà. Et ce rôle de patron qu’il est tout doucement en train d’endosser, de manière quasiment naturelle.

Pour ceux qui en doutaient, on commence à avoir des éléments de réponse de la part de celui qui n’a pas pris qu’un an d’expérience depuis octobre dernier. Plus responsabilisé que jamais, désormais écouté comme un vétéran par ses coéquipiers les plus jeunes ou dans les médias, Devin Booker a aussi perdu son mentor le 26 janvier 2020. Fils spirituel de Kobe Bryant, l’arrière des Cactus a pris de plein fouet l’annonce de la disparition de son idole au beau milieu de la saison. Il ne sera plus jamais tout à fait le même et cet événement tragique va aussi le pousser à se questionner en tant que joueur pour tenter de se rapprocher de son exemple. Non seulement le Mamba était meilleur que les autres, mais il savait surtout tirer le meilleur de chacun de ses coéquipiers pour étancher sa propre soif de succès. Un comportement qui doit inspirer l’ancien numéro 13 de Draft pour hisser sa franchise le plus haut possible. Cette saison, la mission était de ramener les Playoffs dans l’Arizona pour la première fois depuis 2010. Dix ans déjà et ça ne sera pas encore pour cette année même si tout n’est pas encore fait mathématiquement parlant. Pourtant, il y a eu du mieux avec déjà sept victoires de plus que l’année dernière et encore 17 matchs à disputer. Le plateau des 40% de wins est pour l’instant validé, de quoi aborder la suite avec plus d’ambition. Surtout si Vivine poursuit les efforts montrés en 2019-20.

Si on décortique en profondeur la ligne statistique du number 1, on en ressort quelques enseignements sur la transition qu’il est en train d’opérer dans son jeu. Déjà, la régularité par rapport à la saison dernière est exceptionnelle. En effet, on pourrait inverser les chiffres dans toutes les grandes catégories statistiques s’en qu’il ne s’en rende compte lui-même. Avec 26,1 points, 6,6 passes et 4,2 rebonds, Devin Booker reste dans les clous de l’exercice précédent avec même un tout petit peu moins de déchet puisqu’il est symboliquement repassé sous les 4 pertes de balle de moyenne (3,9). On peut même imaginer que cela devrait rester ses bases pendant un moment, alors qu’il a encore quatre ans pour atteindre son prime généralement atteint vers les 27 ans. Or, si ses chiffres restent stables sans avoir besoin de forcer, cela va lui laisse du temps pour travailler sur d’autres aspects de son jeu et notamment des choses qui ne se voient pas forcément dans les stats : le leadership. Il a déjà commencé en choisissant de donner l’exemple en attaque où il prend 1,6 tir de moins par match avec 18 tentatives de moyenne. Son plus petit total depuis sa saison rookie tout simplement. C’est donc en réhaussant son adresse, notamment du parking, que le pistolero est parvenu à maintenir son scoring au niveau. Idem aux lancers-francs où il passe le même nombre de fois par match que l’an dernier avec une réussite incroyable de 91,6%. Comme quoi, le sniper peut encore gagner en précision avec l’âge. Y’a de quoi valser en imaginant ses pourcentages en fin de carrière pour ses adversaires. Son adresse le montre, Devin Booker est plus mature, plus sage et il continue d’impliquer ses coéquipiers autant que possible (20ème meilleur passeur) en prenant exemple sur Ricky Rubio. En début de saison, les Suns ont même tenu la cadence des plus grosses cylindrés en se maintenant à 50% de victoires jusqu’à la fin novembre, de quoi donner de belles garanties pour la suite.

Pour la première fois de sa carrière, Devin Booker a mis un stop à sa progression statistique individuelle pour le bien de l’équipe. Il reste même aussi efficace en prenant moins de tirs. Un leadership par l’exemple qui commence déjà à payer. Jamais les Suns n’avaient atteint 26 wins en régulière depuis l’arrivée du shooteur né… et il reste encore 15 matchs à jouer. Alors la postseason ne se jouera pas encore à la Talking Stick Arena cette année, mais on s’en rapproche doucement et Phoenix sait désormais qu’elle peut compter sur Bookie pour optimiser le talent de ses collègues de vestiaire pour le bien de l’équipe… comme Kobe Bryant en son temps.

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