Alexandre le Bienheureux ou le bonheur dans le confinement


L’isolement qui est la petite sœur du confinement pourrait-il être une fin en soi ? En 1968, époque révolutionnaire, Yves Robert, sans penser évidemment à l’épidémie de Coronavirus, donna une jolie réponse philosophique à cette question métaphysique, avec l’une de ses meilleures comédies, Alexandre le Bienheureux. Il imagina alors un héros aussi hédoniste que faussement débonnaire, dont il confia l’interprétation à un Philippe Noiret magistral qui se vit là confier son premier grand rôle au cinéma.

Avant de se retirer du monde et de ne penser qu’à flemmarder dans son immense lit, Alexandre, pas encore bienheureux, travaille dur dans sa ferme sous la tyrannie de sa femme. Un événement triste va par miracle le libérer de ses chaînes. L’autocrate en jupons meurt. Devenu veuf, notre cultivateur prend sa revanche et s’enferme dans sa chambre pour y dormir toute la nuit et surtout toute la sainte journée. Une position volontairement allongée qui déplaît fortement aux gens du village qui dorénavant vont tout tenter pour ramener la brebis égarée dans le droit chemin d’un civisme laborieux.

Le bonheur n’est pas dans le pré

Les menaces ne seront pas suffisantes pour faire se lever cet Alexandre qui a compris que le bonheur n’était plus dans le pré. La (très) jolie frimousse d’une dénommée Agathe Bordeaux, jouée par la pétillante Marlène Jobert, dernier piège des villageois querelleurs, sera à deux doigts de faire vaciller le bienheureux…

Il ne s’agit pas ici de déflorer la chute de cette comédie intelligente qui sert de prémices à une série formidable de films aussi divertissants qu’originaux. Les cinéphiles penseront sans nul doute au Grand blond avec une chaussure noire, à Un Éléphant ça trompe énormément et sa suite aussi réussie, Nous irons tous au Paradis. On peut tout même révéler qu’avec son Alexandre le Bienheureux, Yves Robert défendait sa grande idée rabelaisienne du 7e art : le rire, au premier et au second degré, est le propre du cinéma. Si l’ennui et la morosité vous guettent, le visionnage en streaming d’Alexandre le Bienheureux, sera, à n’en pas douter, un doux remède.

Un extrait du film :

> > Sur Filmotv à partir de 2,99 euros

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