Jordan (Top Chef) – Tensions avec Michel Sarran : « Ça aurait pu voler en éclats »


Après quatre semaines de compétition, Jordan Yuste a été éliminé de Top Chef à l’issue de l’épisode diffusé mercredi 11 mars 2020 sur M6. Pour Crumpa.com, le candidat de 31 ans revient sur son aventure, évoquant le coup de colère de Michel Sarran, les critiques dont il est la cible ou encore l’éloignement avec son fils de 3 ans durant le tournage.

Comment avez-vous vécu votre élimination ?

C’est jamais rigolo de se faire éliminer. Mais la vie reprend rapidement son cours. J’ai très vite retrouvé mon petit garçon, je suis aussi rapidement retourné au travail. Dès le lendemain de mon élimination, je suis reparti à 1000 à l’heure !

Pourquoi ne pas avoir écouté les conseils du chef Sarran ?

J’estime que ce ne sont pas des conseils. Clairement, il a voulu m’imposer ses goûts et ses idées, alors que Top Chef, ce n’est pas le concours du chef Sarran. Il a déjà deux étoiles aux guide Michelin, il est mondialement reconnu. Par contre, ce n’est pas un participant de Top Chef, il est juré. C’était MA participation, on m’a sélectionné pour ma cuisine à moi, donc c’était important de défendre mes idées, la couleur, les saveurs de ma cuisine. Ça me tenait vraiment à coeur d’aller au bout de mes convictions.

Comprenez-vous son agacement ? Il a quand même tapé du poing sur la table, ce n’est pas dans ses habitudes…

Je n’ai pas du tout compris. Après, il vaut mieux que ce soit lui qui tape du poing que moi parce que ça aurait volé en éclats et les conséquences auraient été un petit peu plus dramatiques. Je respecte l’homme et le chef que c’est. Il a l’expérience pour lui, il est connu pour son talent, sa technicité et la couleur de sa cuisine. Moi, j’ai une cuisine qui est certainement différente, j’ai une autre approche. Je n’ai pas fait de grande école de cuisine comme Michel Sarran, Hélène Darroze ou encore Paul Pairet avec une vision très classique de la gastronomie. Mais je n’ai pas compris pourquoi il s’est énervé et je ne comprends toujours pas d’ailleurs.

Je n’ai aucun contact avec Michel Sarran

Vous êtes-vous senti limité, bridé dans Top Chef ?

Oui, un petit peu, dans le sens où, sur certaines épreuves, je n’ai pas pu aller au bout de ce à quoi j’avais réfléchi, ce sur quoi j’avais travaillé. Même si on intègre une brigade, Top Chef, ça reste une aventure personnelle, il n’y a qu’un gagnant à la fin et c’est comme ça depuis dix ans. Donc oui, j’ai ressenti par moments cette frustration de ne pas pouvoir développer ma cuisine. Après, Michel Sarran reste un chef de très gros calibre. J’aurais pu prendre certains de ses conseils et les appliquer, mais j’ai voulu vraiment mettre un maximum de ma personnalité dans l’assiette et pas mettre celle de mon chef de brigade.

Avez-vous des regrets ?

Le regret que j’ai, ce sera de ne pas avoir pu proposer ma frite. Sans prétention, si elle était passée je pense que le chef Hardiquest, trois étoiles au guide Michelin en Belgique, aurait été marqué par l’esprit, le travail qu’il y avait sur la pomme de terre. Et le sort aurait été vraiment différent. Pour être honnête, je n’aurais peut-être pas été éliminé à ce tour-là. Ma sortie n’était pas due qu’à la cuisine, c’était une sortie très controversée. J’aurais pu rester quelques tours de plus, aller jusqu’en finale… Je suis très conscient de mes capacités. Je sais que, techniquement, j’étais loin d’être le meilleur, j’avais moins d’expérience aussi. Mais je vais faire ma frite au restaurant et inviter le chef Sarran pour la goûter !

Qui aimeriez-vous voir remporter Top Chef ?

Depuis le début, je dis que je suis derrière Adrien et Mallory. Pour moi, ce sont les deux candidats les plus techniques, humbles de la saison. Ils ont beaucoup de rigueur. Ce sont les deux meilleurs à mon sens.

Avez-vous gardé contact avec Michel Sarran ?

Non, je n’ai aucun contact avec lui.

Comment avez-vous vécu votre première expérience télé ?

C’est sûr qu’il faut un temps d’adaptation. Arriver sur le plateau, voir toutes les caméras… Ce n’est pas commun. Et puis cuisiner en répondant aux questions d’un journaliste en permanence, ce n’est pas facile. Mais ça reste une très très belle expérience. Si c’était à refaire, je le referais parce que c’est salvateur, formateur.

Que ceux qui me trouvent têtu ou arrogant goûtent ma cuisine

Comment avez-vous géré le tournage avec votre vie de famille, notamment votre fils ?

Je suis séparé de la mère de mon fils depuis un an et demi. Quand j’ai débuté le concours, on était en pleine séparation. Il y a eu beaucoup de choses sur ma vie personnelle qui ont fait que c’était compliqué. Et être loin de mon petit garçon, ce n’était pas facile. Il n’a que 3 ans, je ne peux pas l’avoir au téléphone… Le tournage de Top Chef, c’est en général de 8h du matin à presque 1h le soir, il dort à ces heures-là. C’est beaucoup de temps sans le voir, ce n’est pas évident. Aujourd’hui, il est fier de voir son papa à la télé ! Je le vois dans ses yeux, il y a beaucoup de fierté et c’est ma victoire.

Sur les réseaux sociaux, les critiques sont assez rudes… Qu’avez-vous à répondre ?

Je ne regarde pas les critiques, qu’elles soient positives ou négatives, car je n’ai pas trop le temps. Je travaille quasiment 19h par jour au restaurant. C’est un métier qui demande beaucoup d’exigence, je n’ai pas une brigade derrière moi, juste un apprenti en cuisine. Mais j’invite ceux qui me trouvent arrogant ou têtu à venir goûter ma cuisine au restaurant ! Parce que c’est très facile d’émettre une critique derrière son téléphone sans connaître la personne. Mais je ne suis pas surpris. J’avais été briefé par la production qui avait prévenu qu’il pouvait aussi y avoir du négatif. On est en 2020, la critique est ouverte à tous !

On vous a aussi comparé aux acteurs de la série Vikings, qu’en pensez-vous ?

C’est flatteur comme comparaison ! Mais ce n’est qu’une image. Je préfère qu’on parle du cuisinier plutôt que du reste.

Avez-vous eu des retombées positives sur votre restaurant depuis la diffusion de Top Chef ?

Il y a énormément de clients qui viennent depuis Top Chef. Et ça vient de partout : des Parisiens, des gens de Montpellier, Nîmes, tout le Sud de la France… Ils se déplacent jusqu’au restaurant ! Cette année, beaucoup de candidats sont soutenus par des chefs étoilés chez qui ils ont travaillé. Ce n’est pas mon cas, je n’ai pas eu ce parcours-là et je pense que les gens veulent voir ce que propose ce jeune gars du Sud !

Que faites-vous aujourd’hui ?
J’ai toujours L’Arrivage, mon restaurant à Sète. Et il y a dix jours, on a ouvert le French Farmer où on propose un condensé de gastronomie en version street food. D’ailleurs, on cherche quelqu’un pour venir bosser avec nous, développer le concept. Si quelqu’un est motivé et souhaite nous rejoindre où il fait beau, on est preneur ! On cherche vraiment à travailler proche de la terre, proposer quelque chose d’honnête. Et début juillet, on prévoit d’ouvrir un concept de brasserie, juste à côté du French Farmer. J’en dirai plus prochainement !

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