La Bonne Épouse, Vivarium, Radioactive… Les films à voir ou à éviter cette semaine


À voir

La Bonne Épouse, une comédie de Martin Provost, 1h49

Entrer à l’école ménagère dirigée par Paulette Van der Beck dans un village d’Alsace en 1967, c’est entrer dans un monde d’autrefois. L’éducation consiste à apprendre les sept piliers de la sagesse domestique, qui vont du ménage à l’hygiène corporelle et au devoir conjugal. Le film remue des choses de la vie qui sont de tous les temps, les rêves et les révoltes de la jeunesse, l’ennui, l’envie de se libérer des carcans quotidiens, la passion amoureuse qui troublera toujours l’ordre établi. Tout ce flux d’inexprimé ou de réprimé est soudain dégelé par le printemps 68. La fin en forme de comédie musicale n’est pas le meilleur du film. Mais on peut y trouver une ironie supplémentaire.

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Un fils, un drame de Mehdi M. Barsaoui, 1h36

Fares et Meriem filaient un bonheur parfait. Ils ont un fils de 10 ans. En 2011, la Tunisie est en plein printemps arabe. L’espoir n’est plus interdit. Mais au retour d’un week-end à Tataouine, la voiture tombe dans une embuscade. À l’arrière de la Range Rover, le petit Aziz est grièvement blessé. Le gamin a besoin d’un foie intact. On cherche un donneur compatible. Fares se dévoue. Les tests sanguins sont formels: il n’est pas le père biologique. Entre les parents, la guerre est déclarée. C’est un problème très délicat qu’aborde le réalisateur. Il possède un regard d’une très grande bonté, place sa caméra à hauteur d’homme. Ce Fils est unique.

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Vivarium, un film fantastique de Lorcan Finnegan, 1h37

Le premier achat immobilier de Gemma et Tom a tout pour être le dernier. D’ailleurs, ils n’ont même pas acheté la maison n° 9 du lotissement où les emmène l’employé du mois d’une agence du centre-ville, avant de disparaître. La visite imprévue vire au séjour prolongé. Impossible pour le couple de quitter ces rues sans issue. Couple captif sous cloche, condamné à un menu immuable, Tom et Gemma découvrent l’enfer sans les autres. Il y a du Beckett en banlieue, du Cioran en pavillon dans Vivarium, mélange d’humour noir et de terreur fantastique. Le coronavirus n’a rien à voir là-dedans. L’existence humaine est la plus implacable des pandémies.

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Trois étés, un drame de Sandra Kogut, 1h39

Chaque année, au moment de Noël, Edgar et Marta séjournent en famille dans leur luxueuse résidence secondaire des environs de Rio. Et Mada, leur gouvernante, organise les festivités. En trois étés on va passer du temps de l’opulence à celui de la déchéance. La corruption des maîtres a été démasquée. Une satire virulente de la cupidité cynique de la grande bourgeoisie du côté des domestiques qui tentent de se débrouiller avec les dépouilles. Avec dans le rôle de Mada la formidable Regina Casé, impavide, truculente et généreuse à souhait.

Femmes d’Argentine, un documentaire de Juan Solanas, 1h

«En Argentine, chaque semaine, une femme meurt à cause d’un avortement clandestin.» C’est le triste constat que dresse le réalisateur Juan Solanas dans son terrifiant documentaire. Le 13 juin 2018, la Chambre des députés adopte un projet de légalisation sur l’avortement, pourtant à ce jour, la loi n’a toujours pas été votée et l’IVG reste interdite en Argentine. Dans ce documentaire, politiques, militants, religieux et victimes parlent d’une réalité qui fait froid dans le dos. Juan Solanas s’abstient de porter un jugement sur les groupes qui s’affrontent parfois violemment dans les rues de Buenos Aires. En empathie, il écoute, observe et recueille les paroles en souffrance.

On peut voir

Yiddish, un documentaire de Nurith Aviv, 1h00

Nurith Aviv nous fait découvrir la poésie d’avant-garde qui a fleuri entre les deux guerres mondiales dans les cercles intellectuels en Europe centrale ou à New York, foyer de l’émigration juive. Le yiddish, dans le film, est porté par la passion de jeunes universitaires qui n’avaient aucun lien avec cette culture. Le documentaire suit sept jeunes adeptes, chacun dans sa ville. On passe de Berlin à Paris, de Varsovie à Vilnius ou Tel-Aviv. C’est la même ferveur, avec des notes différentes. Chaque rencontre s’achève sur un poème, dont la traduction française s’affiche sur l’écran, à côté du visage qui le dit. Dispositif simple et raffiné qui fait de ce documentaire un florilège vivant.

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À éviter

Radioactive, biopic de Marjane Satrapi, 1h50

La pub radio fait froid dans le dos: «Allez voir ce film», ordonne sa réalisatrice Marjane Satrapi avec une voix plus solennelle que celle du général de Gaulle. Tout ça pour un biopic comme on en fait encore, un europudding avec Rosamund Pike en Marie Curie, deux fois prix Nobel, femme indépendante et brillante (on la voit jouer avec des éprouvettes). Mais attention, l’uranium c’est mal. Des scènes à Hiroshima et Tchernobyl nous rappellent que science sans conscience n’est que ruine de l’âme. «Allez voir ce film». Ou pas.

Une sirène à Paris, un film fantastique de Mathias Malzieu, 1h40

Après le roman éponyme et en même temps qu’un disque (Surprisier), le leader du groupe Dionysos réalise le film. Cette romance entre un crooner en deuil et une sirène sortie de la Seine ressemble à une version franchouillarde de La Forme de l’eau, de Guillermo del Toro. Une compilation de clips sans queue ni tête, remplie d’objets vintage chinés dans les brocantes.

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